Les relations entre le président mauritanien en fin de second mandat et le président malien réélu pour un second quinquennat semblent être au beau fixe. Ibrahima Boubacar Keïta est attendu aujourd’hui à Nouakchott pour une visite de quelques heures. Les observateurs s’interrogent sur les vraies raisons de ce déplacement qui intervient seulement deux jours après l’investiture du chef d’Etat malien.
C’est le président malien lui-même qui bouscule ses habitudes après des élections contestées par l’opposition mais gagnées largement pour venir remercier son homologue mauritanien pour son aide précieuse sécuritaire durant le scrutin. IBK rend ainsi la monnaie à Ould Aziz deux jours seulement après son investiture. C’est la première visite dans la sous –région après sa réélection. Un déplacement qui ne laisse pas indifférents les observateurs. Derrière la lutte contre le terrorisme islamiste se cacherait la volonté de l’Elysée de libérer la seule otage française du monde détenue actuellement par la principale alliance Jihadiste au Sahel alliée à Al-Qaïda, le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.
Il s’agit de Sophie Pétronin présidente de l’Association d’aide à Gao enlevée en 2016.Le président Macron étant suffisamment occupée par l’Affaire Benalla et les dossiers sociaux et économiques de la rentrée c’est le président malien qui prendrait son bâton de pèlerin pour convaincre Ould Aziz l’ami des islamistes et aujourd’hui un puzzle indispensable dans les négociations avec les terroristes. Ce n’est pas un hasard si la Mauritanie est épargnée jusqu’ici des attaques des barbus. Nouakchott abrite ces dernières années l’un des muftis célèbres de Ben Laden. Et l’autre raison de ce déplacement. Pour le président malien c’est de venir à bout des ex-rebelles touaregs. Nouakchott abritant depuis des années des responsables de l’AZAWAD. Ould Aziz a également de bonnes relations avec l’Algérie. Le dernier accord de paix d’Alger entre le Mali et les belligérents n’a pas donné les résultats escomptés. IBK viendrait à Nouakchott pour relancer tous ces dossiers.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 23 août 2018)
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