Kadiata Malick Diallo : « Il faut donner aux gens l’espoir d’une assemblée nationale crédible, et surtout, vraiment surtout, proche des gens… »

Les quelques rares fois quand j’ai suivi un débat à l’assemblée nationale mauritanienne, datent de la période de députation de Kadiata Malick Diallo. Synthèse, intelligence et mesure étaient au rendez-vous lors de chacune de ses questions à un ministre. Pour celles et ceux qui avaient suivi le scandale des contrats léonins que l’état avait signé avec la société chinoise de pêche Poly Hong Dong, le visage de la résistance portait les traits de la députée UFP d’alors. Six ans plus tard, et après un intermède dû au boycott des dernières législatives (dont on se pose encore la question de l’utilité), Madame Diallo se représente pour participer à la protection des intérêts du peuple mauritanien, avec la volonté, l’assiduité et l’intégrité dont elle a toujours fait preuve dans le passé. Discussion à bâtons sur son parcours, et l’actualité électorale.

 

Kadiata Malick Diallo est tête de liste des femmes de l'UFP, pour les législatives de septembre 2018. Crédit : Mozaikrim / MLK

Kadiata Malick Diallo est tête de liste des femmes de l’UFP, pour les législatives de septembre 2018. Crédit : Mozaikrim / MLK

 

Candidate sur la liste nationale des femmes de son parti, Kadiata Malick Diallo repart à l’assaut d’un siège à l’assemblée nationale. Pour le plus grand bien du peuple. « Vous en connaissez beaucoup de députés qui font suer les ministres sur chaque question; littéralement ? Elle y arrivait par ses interventions à l’assemblée. Et du coup, j’ai compris les enjeux de plusieurs questions de gouvernance grâce à ses interventions, celles-ci étant synthétiques claires et précises » explique un jeune nouveau militant de l’UFP.

 

Engagée tôt dans l’activisme politique, Kadiata Malick Diallo fait partie des manifestants contre la circulaire 02 en 1979, qui marquait le début de l’idéologie d’arabisation progressive du pays. Elle est inscrite alors dans une mouvance proche du MND. Elle est alors élève de Terminale D. les conditions tragiques dans lesquelles les manifestations se déroulent, forgent son engagement mais par le prisme de l’unité, pour son pays.

 

Le bac obtenu, sans personne pour l’aider à obtenir une bourse, son désir d’apprendre la pharmacie est limitée. « A l’époque déjà, comme aujourd’hui, il fallait un bras long pour appuyer une candidature » souffle-t-elle. Elle est finalement orientée à l’école nationale supérieure (ENS), dont elle sort en 1983 major de sa promotion. Durant sa période de formation, elle apprend à être formatrice de formateur, pour l’alphabétisation en pulaar, pour le compte de la puissante Association pour le Renouveau du Pulaar (ARP), qui tenait des activités jusqu’à Akjoujt et Atar.

 

Le CAPES en poche, et au vu de sa position de première, une bourse automatique aurait dû lui être accordée pour un 3ème cycle. « Mais je crois que ma nature de révoltée visible permanente, et de révolutionnaire m’a fait être blacklistée dans certains ministères » suppose-t-elle. Elle est alors affectée au 1er cycle du lycée d’El Mina, avant d’être mutée au lycée des jeunes filles pour tout le restant de sa carrière d’enseignante.

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Mamoudou Lamine KANE

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