Mauritanie : les législatives, enjeu principal des élections prochaines

Les mauritaniens sont appelés aux urnes le ler septembre prochain pour élire les 157 députés suite au dernier découpage administratif qui rajoute la commune de Ghabou du Guidimaka et celle de Bénichab de l’Inchiri.La participation de l’opposition au scrutin pourrait changer la configuration de la nouvelle assemblée nationale unique chambre mauritanienne après la réforme constitutionnelle imposée par Ould Aziz.

 

Pour la première fois dans l’histoire du pays les mauritaniens vont se confronter en même temps à 3 consultations électorales pour 105 partis en compétitions.Incontestablement les législatives constituent l’enjeu majeur parce que les résultats détermineront les présidentielles de 2019.Les citoyens sont appelés le 1er septembre à élire 157 députés au lieu de 155 précédemment suite au dernier découpage administratif qui rajoute la commune de Ghabou du Guidimaka et qui donnera à la nouvelle circonscription de Sélibaby 3 députés et celle de Bénichab de l’Inchiri avec seulement 1 député. Bien entendu ce sont les circonscriptions de la capitale qui font l’objet de beaucoup d’attention de la majorité et de l’Alliance électorale de l’opposition démocratique qui pourrait bousculer l’UPR qui détient aujourd’hui 74 sièges avec ses alliés 6 sièges. L’opposition qui a 37 sièges dont 16 pour le parti islamiste TAWASSOUL pourrait créer des surprises même si la majorité présidentielle et sa coalition sont considérées comme favories.

La nouveauté pour la première fois des partis non reconnus officiellement sont parrainés par des partis reconnus. C’est le cas de l’IRA parrainé par SAWAB un parti d’obédience baasiste et du FAR ( Front pour l’Authenticité et le Renouveau) d’obédience salafiste parrainé par l’APP qui détient actuellement 7 sièges. Dans la course à l’hémicycle des extrémistes qui ont pignon sur rue depuis des années en Mauritanie veulent renforcer les nationalistes arabes pour accéder au pouvoir.

Par ailleurs deux partis afro-mauritaniens de l’opposition sont en lice et peuvent tirer leur épingle du jeu à Nouakchott et dans les régions du Sud Il s’agit de l’AJD-MR qui dispose actuellement de 3 sièges et soutenu par les FPC pour la première fois suite à la réconciliation entre Ibrahima Sarr et Samba Thiam le 18 juin dernier et ensuite le MPR boosté par beaucoup d’adhésions au parti et le ralliement de plusieurs personnalités diverses.L’enjeu est donc de taille.Les coalitions de l’opposition pourraient changer la configuration de la nouvelle assemblée nationale au point même de se retrouver avec une petite majorité de l’UPR ou pourquoi pas l’inverse.Pour éviter ce scénario il faut au moins 80 députés pour le parti vainqueur pour éviter une probable cohabitation en 2019.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 01 août 2018)

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Quitter la version mobile