Génocide Peul Mali : la France devant ses responsabilités

Après plus d’un mois de la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux qui accable les Forces armées du Mali d’un début de génocide des peuls au centre du Mali les observateurs persistent et signent le silence des autorités de Bamako et de l’Elysée au titre de son appui au G5 Sahel. Ce sont les voix de la société civile africaine qui se sont élevées pour condamner ces massacres et demander justice.

 

Ce début de génocide en 2013 au centre du Mali coïncidait avec l’opération Serval qui a permis aux forces françaises de débouter les jihadistes hors du Nord du Mali.Durant cette période de pacification des ONG nationales et internationales ont fait état d’un charnier d’écoliers coraniques . Et en 2014 c’est le professeur sénégalais Abdoulaye Bathily et représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en Afrique centrale qui avertissait le Mali d’un probable génocide des peuls à la frontière avec le Burkina Faso où serait installé le Front de libération des peuls du Macina.En réalité cette tension au centre du Mali est la résultante d’un conflit inter-ethnique qui ne date pas d’aujourd’hui entre les Bambaras représentés par les chasseurs Dozons et les éleveurs peuls.Leur regroupement en milices d’autodéfense s’expliquent par le fait des attaques régulières des jihadistes pourtant censés être combattus par le dispositif militaire des forces africaines françaises et onusiennes.

Les Dogons par interposition des forces armées maliennes s’attaquent régulièrement aux peuls considérés comme proches des islamistes.Ces querelles intestines et exactions des FAMA contre des femmes et des enfants peuls découlent d’une absence d’état malien. L’élection de IBK sous le signe de la réconciliation nationale est loin d’apporter la cohésion sociale et l’unité nationale .L’irrédentisme touareg est loin de donner les résultats escomptés malgré l’accord d’Alger dont les contours nécessiteraient d’autres négociations plus élargies.Les observateurs pointent surtout la négligence des autorités de Bamako pour résoudre les contradictions entre les maliens.La sous estimation de la question peule par exemple dans les négociations a pour conséquence les dérives militaires au point que ce sont les soldats maliens de la force conjointe qui commettent des crimes contre 12 bergers peuls.

L’absence de sanctions est politiquement incorrect et ne peut qu’écorner l’image d’un président plus tourné vers sa réélection que de rassembler les maliens.Et dans cet imbroglio la France est devant ses responsabilités de partenaire au G5Sahel dont un groupe de soldats maliens toujours dans l’expectative d’une hypothétique condamnation et de force militaire d’occupation. L’Elysée ne devra pas répéter les erreurs du génocide des Tutsis du Rwanda en se démarquant dès maintenant et exiger des enquêtes pour faire la lumière sur toutes les exactions depuis que Papa Hollande est venu au secours à son homologue intérimaire malien.

Bakala KANE

 

(Reçu à Kassataya le 25 juillet 2018)

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