Mauritanie : les médecins grévistes entendus par Ould Aziz

Après l’échec des négociations entre les médecins grévistes et le gouvernement c’est le président mauritanien qui engage des pourparlers cette semaine avec une audience au palais de Nouakchott.Rien n’a filtré des entretiens.Les grévistes ont été entendus et pas sûr écoutés après plus de deux mois de tension sociale qui a paralysé le secteur de la santé.Un compte rendu du bureau du syndicat des médecins est attendu samedi prochain pour la poursuite ou non du mouvement.

 

Les médecins en grève illimitée depuis plus de deux mois avaient prévenu qu’ils n’accepteront aucune pression politique d’où qu’elle vienne. C’est dans cet esprit qu’ils ont répondu à l’audience du président Ould Aziz hier au palais de Nouakchott.Pour l’instant rien n’a filtré des entretiens mais les observateurs sont pessimistes.Là où le gouvernement a échoué sur les revendications légitimes des grévistes à savoir l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail et surtout la gratuité des soins aux urgences pour les personnes malades, le président Ould Aziz n’a pas beaucoup de marges de manœuvre financière.L’endettement du pays plus de 90 pour cent du PIB, une corruption estimée à plusieurs milliards MRO et qui a vidé les caisses de l’Etat, des dépenses abyssales des milliards MRO pour les deux sommets arabe et africain à Nouakchott.La liste est longue pour tous les freins au redressement du pays. Alors que son gouvernement continue de payer deux fois les médecins étrangers pour le même diplôme dans des conditions les plus difficiles les grévistes tiennent une carte de la frustration entre les mains pour aller jusqu’au bout du mouvement.

La suspension des salaires, le limogeage du président du syndicat ainsi que les chefs de service des hôpitaux du pays ne sont pas pour apaiser une situation qui perdure et qui commence à impacter sur la santé des populations.La pression sur les cliniques privées est encore insupportable même pour les nantis. Ce sont les plus démunies qui trinquent.Et le président doit entendre ce message-là et enfin permettre une sortie de crise acceptable par et pour tous.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 18 juillet 2018)

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