UA : les dirigeants africains à nouveau devant leurs responsabilités historiques

‘avenir du continent et celui de l’organisation panafricaine relancent les débats au lendemain du 31ème sommet à Nouakchott. Au cœur des polémiques la corruption et la réforme de l’UA. Deux points sensibles qui remettent les dirigeants africains devant leurs responsabilités historiques.

Les problèmes africains se règlent par les africains eux-mêmes. Cette boutade lancée par le président guinéen Alpha Condé au cours d’un entretien avec la presse étrangère résume toute la difficulté des chefs d’Etat africain à résoudre les conflits inter-ethniques et inter-étatiques et plus politiquement les questions liées aux principes de l’UA sur l’autodétermination des peuples à disposer d’eux-mêmes , dernière survivance de la décolonisation qui continue de diviser les états et d’empoisonner les relations entre pays frères.L’exemple du Sahara occidental est significatif à cet égard.

 

Autre maladie congénitale, la gouvernance marquée par une nette évolution démocratique malgré la survivance de coups d’Etat militaires dans certains pays et ou dans d’autres pays des putschs constitutionnels qui prolongent les mandats présidentiels ou apportent des réformes constitutionnelles pour assouvir des ambitions personnelles le plus souvent tolérées par certains dirigeants des démocraties occidentales.Beaucoup d’états ou ex-colonies françaises surtout n’ont pas jusqu’ici coupé le cordon ombilical pour recevoir l’aide dont ils ont besoin pour combler le déficit de leur trésor public. Malheureusement à quelques exceptions après plus d’un demi-siècle d’indépendance c’est toujours le statu quo politique qui maintient la majeure partie des états dans une situation de dépendance presque à tous les niveaux.

Ces comportements n’ont rien d’anodin et sont les conséquences d’une mal gouvernance économique sociale et culturelle.L’absence de véritables projets de société en général calqués sur le modèle occidental n’est pas pour favoriser l’émergence des états africains qui manquent cruellement de moyens financiers et humains.Et la corruption généralisée est un lourd handicap pour les investissements dans les secteurs clés économiques surtout les industries extractives victimes d’un hold up des sociétés étrangères occidentales en particulier.Ce n’est pas un hasard si le 31 ème sommet de Nouakchott consacré à ce fléau n’a pas donné des résultats concrets se contentant des résolutions politiques de routine.Une fuite en avant des chefs d’Etat surtout les plus corrompus à retarder les échéances.

Le deuxième point sensible est relatif à la réforme de l’organisation panafricaine qui bute jusqu’ici sur le fonctionnement et l’autofinancement du grand machin africain sorte de copier/coller de l’Union européenne.Ce sont les différents organes administratifs depuis la création de l’OUA qui sont obsolète par rapport aux nouvelles ambitions des peuples africains qui aspirent à la modernité et au bien être.Par exemple les commissaires élus par le conseil exécutif actuellement devront être désignés autrement pour mieux porter la voix de l’Afrique hors des frontières au lieu d’être paralysé par des querelles politiques de certains états.Mais ce changement demandera plus de temps parce que nécessitant la modification de l’acte constitutif de l’UA.Il sera question d’harmoniser le travail des commissions avec les institutions régionales pour éviter les doublons surtout pour l’efficacité des décisions dans les différentes résolutions.

C’est dans cette perspective qu’ un sommet annuel devra être supprimé sur les deux.Une bonne économie sur le plan financier qui relance les débats sur l’autofinancement. Quelques états dont le Rwanda qui assure la présidence de l’Union sont déjà en avance en collectant des fonds grâce à la taxe de 0,2 pour cent sur les importations.Une somme qui n’est pas soumise aux règles injustes de l’OMC.C’est l’indépendance financière qui est en jeu. Il s’agit là d’une autre maladie congénitale de l’organisation qui a généré l’inaction depuis de longue date et poussé beaucoup de pays membres à ne pas honorer leurs cotisations annuelles.Cet immobilisme a conduit jusqu’ici l’organisation panafricaine à être tributaire des aides des bailleurs internationaux.Une faiblesse qui continue de paralyser même les sommets devenus presque du tourisme pour les chefs d’Etat et de gouvernement.Et aujourd’hui grâce à l’action de la société civile les mouvements citoyens l’UA est remise devant ses responsabilités historiques pour une nouvelle Afrique libre et prospère pour les peuples et non pour les gouvernements.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 05 juillet 2018)

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