Mauritanie : la difficile reconquête de l’opposition à quelques mois des élections

Alors que la majorité présidentielle scrute ses listes candidates et quasi-prête pour le dépôt à la CENI l’opposition démocratique piétine et semble se diriger vers une coalition réduite à sa portion congrue avec la candidature séparée du RFD aux législatives municipales et régionales prochaines.

 

Au lendemain du sommet africain à Nouakchott ce sont les prochaines élections qui reprennent leur droit de cité dans une ambiance morose du côté de l’opposition démocratique. Avec les deux principaux partis de l’opposition qui rivalisent de maladresse à quelque mois des législatives municipales et régionales. L’UFP de Ould Maouloud est affaibli à cause d’une crise interne idéologique malgré une réconciliation entre les conservateurs et les jeunes modérés du parti tandis que le RFD de Ould Daddah fait cavalier seul et se positionne comme sauveur de l’opposition capable d’engranger suffisamment de députés pour inquiéter toute majorité au futur parlement. Dans cette nouvelle situation personne n’est ni blanc ni noir.Et cette difficile reconquête de l’opposition démocratique arrange bien entendu l’UPR dont les listes candidates sont quasi-prêtes pour la CENI.Les principaux caciques et anciens ministres ou députés sont en ordre de bataille.

Dans cet embrouillamini pré-élections deux partis dirigés par des afro-mauritaniens émergent.Le plus apte à avoir des députés voire mairie et conseillers régionaux c’est l’AJD-MR de Ibrahima Sarr qui a déjà fait ses preuves et bien implanté dans le pays.Son rival MPR de Baba Hamidou Kane fait partie du FNDU mais opposé à la candidature unique de l’opposition et favorable à une primaire pour les présidentielles. Ce tableau succinct des principales forces politiques est incomplet sans la mention de la nouvelle alliance IRA-Sawab. Pour la première fois dans l’histoire du pays un mouvement anti-esclavagiste non reconnu est parrainé par un parti d’obédience baathiste. Une recomposition de l’échiquier politique qui pourrait donner des résultats surprenants et pousser à d’autres partis et mouvements à passer par ce deal pour exister.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 04 juillet 2018)

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