Lafarge accusé de complicité de crimes contre l’humanité

Le cimentier français a été mis en examen le 28 juin pour des faits survenus en Syrie entre 2011 et 2014. Lafarge aurait versé des millions de dollars à des groupes armés, dont l’État islamique, pour maintenir ses activités sur place.

 

“Les avocats de Holcim, la multinationale cimentière suisse basée à Jona dans le canton de Saint-Gall, peuvent préparer leurs valises pour Paris. Ils y passeront sans doute beaucoup de temps dans les mois à venir, après la mise en examen de Lafarge”, le jeudi 28 juin, pour “complicité de crimes contre l’humanité”, “financement d’une entreprise terroriste” et “mise en danger de la vie” d’anciens salariés, écrit le quotidien suisse Le Temps.

Les faits remontent aux années 2011-2014, soit avant la fusion du français Lafarge et du suisse Holcim dans le groupe Lafarge-Holcim, leader mondial du secteur. L’entreprise est soupçonnée d’avoir versé près de 13 millions de dollars à des groupes insurgés, dont l’État islamique, afin de permettre le fonctionnement de la cimenterie qu’elle avait construite en 2010 à Jalabiya, dans le nord de la Syrie.

Parmi les mis en examen, l’ancien PDG Bruno Lafont

 

Cette mise en examen de Lafarge SA, la holding actionnaire majoritaire de la filiale syrienne Lafarge Cement Syria, intervient après celle de huit cadres et dirigeants de l’entreprise, dont Bruno Lafont, qui fut PDG de 2007 à 2015.

L’affaire est quasiment unique. La plupart des cas d’entreprises accusées de crimes contre l’humanité dans le monde n’ont pas abouti, souligne le New York Times. La justice belge a par exemple abandonné en 2008 les poursuites intentées contre le groupe français Total par des réfugiés birmans et classé l’affaire.

La décision des juges laisse entendre que les autorités ont en leur possession des “preuves sérieuses” contre Lafarge, relève le quotidien américain.

Une information judiciaire avait été ouverte en juin 2017, après la plainte de l’association Sherpa, spécialisée dans la défense des victimes des crimes économiques, associée au Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR), ainsi qu’à onze anciens salariés de l’entreprise.

Source : Courrier international

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