Les meurtres de Noirs par la police compromettent la santé mentale des communautés afro-américaines

Un quart des personnes noires tuées par la police n’était pas armé.

 

Les militants anti-racistes américains pensent depuis longtemps que les violences policières peuvent avoir de lourdes conséquences sur la santé mentale des communautés afro-américaines. Un rapport publié dans le magazine médical The Lancet vient confirmer leurs craintes.

Les auteurs de l’étude ont utilisé les données nationales de sondage de santé mentale et les ont croisé avec la base de données des violences policières. Ils ont alors démontré que quand la police tue un Noir non-armé, cela a des conséquences sur la santé mentale de la communauté noire de l’État concerné.

En comparaison, les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets sur les communautés blanches. Atheendar S. Venkataramani, l’un des auteurs de l’étude, explique ce que les personnes noires peuvent ressentir : «Voir quelque chose de si horrible et traumatisant arriver à quelqu’un d’autre [leur] rappelle de manière très douloureuse et saillante que les dés semblent pipés, dit-il. Cela montre la façon insidieuse qu’a le racisme structurel de rendre les gens malades».

Quelle méthodologie?

Les chercheurs se sont particulièrement intéressés aux données des résidents d’États où un meurtre avait eu lieu dans les trois derniers mois. Le sondage montre que les Noirs et Noires voient leur santé mentale dégradée dans les jours suivant l’homicide d’une personne noire non-armée par la police.

Les auteurs n’ont pas pu démontrer comment, exactement, l’information affecte la santé de la communauté afro-américaine. Mais le chercheur Venkataramani confirme que les effets sont observables, quantifiables et réels. Pour l’auteur, «ce n’est que la pointe de l’iceberg». Il explique que l’étude pourrait même sous-estimer la portée du traumatisme car de plus en plus de ces morts sont relayées dans les médias. Elles pourraient donc affecter, au-delà de la communauté locale, tous les États-Unis. L’étude cite notamment les morts d’Oscar Grant III en Californie en 2009, de Michael Brown Jr dans le Missouri et d’Eric Garner dans l’État de New-York, tous les deux en 2014, de Walter Scott et de Freddie Gray, en Caroline du Sud et au Maryland en 2015 et de Stephon Clark en Californie cette année.

Et après?

 

Une militante d’Oakland, dans la baie de San Francisco (où Mario Woods, notamment, a été tué) aide au suivi psychologique des Noirs et Noires américaines. Pour elle, les violences policières provoquent de la colère et de l’anxiété et impactent négativement la confiance en soi. Elle explique au New York Times que l’important est ce qui va être fait des résultats de cette enquête.

«On doit trouver une manière d’apaiser la façon que la police à de répondre aux Noirs, explique-t-elle. Ça doit devenir un programme. Et cela doit être incorporé à toutes les échelles. Dans les écoles, dans les familles et au travail.»

En ce moment, au États-Unis, un nouveau hastag se répand sur les réseaux sociaux. Après le #BlackLivesMatter, faisant référence aux homicides perpétrés par la police, les militants et militants utilisent le #LivingWhileBlack, littéralement «vivre en étant noir», montrant que des choses aussi anodines qu’attendre dans un Starbuck, louer une maison, déménager, faire un barbecue dans un parc peuvent très rapidement déboucher en intervention policière violente.

Repéré par Nina Pareja

Repéré sur New-York Times

 

 

Source : Slate

 

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