Peut-être une sortie de crise en mer Méditerranée. Le nouveau premier ministre Pedro Sanchez a annoncé ce lundi après-midi, le 11 juin, que l’Espagne accueillerait l’Aquarius, le bateau affrété par l’ONG SOS Méditerranée avec 629 migrants à son bord et que refusaient de recevoir Malte et l’Italie.
« Il est de notre obligation d’aider à éviter une catastrophe humanitaire et d’offrir un ‘port sûr’ à ces personnes », indique un communiqué de la présidence du gouvernement, précisant que le port de Valence (est) avait été choisi comme destination de l’Aquarius.
« Il y a 1.300 kilomètres à parcourir »
La proposition de l’Espagne, que SOS Méditerranée n’avait pas sollicitée, « est encourageante, cela montre qu’il y a des Etats sensibles à l’urgence humanitaire », a déclaré la directrice générale de l’association, Sophie Beau.
A 15H10, l’Aquarius n’avait pas encore reçu l’ordre du centre de coordination des secours de Rome, compétent en la matière, de se diriger vers l’Espagne, et Sophie Beau appelait à la prudence quant à l’annonce du gouvernement espagnol, qui s’est dit prêt à l’accueillir.
« Il y a 1.300 kilomètres à parcourir » pour rallier la péninsule ibérique, a souligné la directrice générale de cette association de sauvetage des migrants en péril en mer: « Demain, on n’aura plus de nourriture sauf des biscuits énergétiques ».
« Concrètement, il faut qu’on puisse débarquer au plus vite », a-t-elle ajouté, soulignant que le droit maritime international prévoyait un débarquement « au plus près possible » du lieu où se trouve le bateau, soit l’Italie ou Malte.
Le premier ministre maltais, qui a lui-même refusé d’accueillir l’Aquarius, a remercié sur Twitter son homologue espagnol et proposé de faire parvenir des provisions à l’Aquarius. « Nous devrons nous réunir pour éviter qu’une telle situation se reproduise », écrit-il, ajoutant : « Il s’agit d’un problème européen. »
« L’Italie en a fini de courber l’échine et d’obéir »
La Commission européenne avait appelé à un « règlement rapide » de ce bras de fer en Méditerranée, tout comme un porte-parole du gouvernement allemand, qui en appelait au devoir « humanitaire » et au sens de la responsabilité de toutes les parties.
Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR) s’était montré plus direct en enjoignant Malte et l’Italie à autoriser « immédiatement » le débarquement de ces 629 migrants, dont sept femmes enceintes, 11 enfants en bas âge et 123 mineurs isolés.
Le ministre de l’Intérieur italien et patron de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini avait lui confirmé sur Twitter qu’il n’entendait pas plier: « sauver des vies est un devoir, transformer l’Italie en un énorme camp de réfugiés, non. L’Italie en a fini de courber l’échine et d’obéir, cette fois IL Y A QUELQU’UN QUI DIT NON ».
Le ministre réagissait à l’arrivée dans la matinée, au large de la Libye, d’un autre navire affrété par une ONG allemande, Sea Watch. « Association allemande, navire néerlandais, Malte qui ne bouge pas, la France qui rejette et l’Europe qui s’en fiche, assez », a ajouté le ministre, toujours sur Twitter.
C’est la première fois depuis l’arrivée au pouvoir de la coalition entre la Ligue et le Mouvement Cinq étoiles (M5S, antisystème) que l’Italie bloque ainsi ses ports. Matteo Salvini avait fait campagne avant les législatives sur le thème de la fermeture des frontières aux migrants, et prévenu à maintes reprises qu’une fois au pouvoir, il ferait tout pour empêcher ces débarquements, particulièrement lorsqu’ils sont le fait des ONG qui patrouillent régulièrement au large de la Libye pour sauver ces migrants.
Source : HuffPost
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