
Après avoir suspendu les salaires des médecins grévistes et limogé les spécialistes de leurs fonctions dans les hôpitaux du pays , le gouvernement durcit le bras de fer en menaçant de fermer les cliniques privées sous réserve qu’elles appliquent les normes opérationnelles qui régissent ce secteur.Une nouvelle pression pour amener les grévistes à reprendre le travail.
Après plus d’un mois de grève illimitée des médecins sur tout le territoire les mauritaniens ne voient toujours pas le bout du tunnel et s’apprêtent à vivre d’autres moments difficiles.Une inquiétude qui laisse indifférent le gouvernement qui durcit le ton dans un conflit qu’il essaie de maîtriser en répondant à la détermination des grévistes par des menaces de fermeture des cliniques privées qui ne respecteraient pas leurs cahiers de charge en particulier sur le travail du personnel médical fonctionnaire aux heures de travail normal.Le ministre de la santé joue ainsi la carte de contrôle systématique pour faire pression sur ce personnel si cher aux médecins grévistes.
Après avoir suspendu les salaires et limogé le président du syndicat c’est au tour des spécialistes dans les hôpitaux du pays de connaître le même sort.Le gouvernement répond ainsi à l’ultimatum des grévistes qui avaient tiré la sonnette d’alarme la semaine dernières sur des démissions collectives des fonctions des spécialistes des hôpitaux si leurs revendications ne sont pas satisfaites dans 15 jours. Ce durcissement du bras de fer de part et d’autre risque de conduire le pays vers une implosion sociale dans un contexte agité par le mécontentement des professeurs de l’enseignement supérieur et des enseignants de l’éducation nationale, le ras-le-bol des rapatriés du Sénégal qui réclament leurs pensions de retraite ou réintégration pour certains dans la fonction publique, la grogne des syndicats qui réclament un dialogue social avec le pouvoir d’achat qui ne cesse de dégringoler aggravé par une nouvelle monnaie qui ne rassure pas les consommateurs. C’est également l’insécurité qui fait plus peur aux Nouakchottois confrontés depuis des mois à des gangs bien organisés contre les banques dont certains viennent d’être arrêtés à Dakar.Ce cocktail social ne fait pas peur aux autorités du pays plus tournées vers les prochaines élections.Une bombe à retardement qui risque d’exploser maintenant entre les mains du régime de Ould Aziz.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 09 juin 2018)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com