Mauritanie : la diaspora s’apprête à commémorer le 25 ème anniversaire de la loi d’amnistie

C’est avec une profonde tristesse que la diaspora mauritanienne va célébrer le 14 juin prochain la loi d’amnistie pleine et entière aux forces armées et de sécurité en Mauritanie ayant commis les pires atrocités de l’histoire du pays entre 89 et 92 contre les noirs sous le régime de Ould Taya.25 ans d’amnésie des différents locataires du palais de Nouakchott depuis 93 .L’occasion d’interpeller Ould Aziz sur les conséquences de cette loi qui compromet aujourd’hui la réconciliation nationale et la communauté internationale sur l’impunité des criminels.

 

Entre 89 et 92 des événements douloureux se sont déroulés au sein des forces armées et de sécurité en Mauritanie sous le régime de Ould Taya. Des faits ayant engendré des exactions incommensurables.C’est dans ce cadre que plus de 120000 noirs ont été déportés au Sénégal et au Mali.Et durant 89 près d’une centaine de noirs ont été tués et enterrés dans des fosses communes à Sorimalé au Sud du pays.Et en 91 à la veille de l’indépendance du pays 28 soldats noirs ont été exécutés extra judiciairement à Inal au Nord du pays.

Dans cette région 25 ans après ces drames des orpailleurs ont découvert récemment 15 squelettes dont 9 attachés aux mains et aux pieds à Choum. Probablement de fosses communes qui attestent l’existence d’un charnier nié volontairement par le pouvoir.Ce sont tous ces crimes qui ont fait l’objet d’une loi d’amnistie pleine et entière le 14 juin 1993 promulguée par Ould Taya permettant ainsi aux auteurs d’échapper à la justice.

Cette volonté politique manifeste de couvrir l’armée est considérée par les observateurs comme un gros point noir de la réconciliation nationale.Et ce long silence de Ould Aziz comme ses prédécesseurs inquiète la diaspora mauritanienne qui ne désespère pas que toutes les plaintes déposés dans les tribunaux belges et français contre la Mauritanie aboutissent un jour.Ce génocide des noirs oublié fait place aujourd’hui à un autre génocide qualifié de biométrique qui fait des milliers de citoyens mauritaniens des apatrides et étrangers chez eux.Un anniversaire que la diaspora s’apprête à célébrer dans la tristesse contre l’oubli et l’impunité. Un devoir de mémoire pour les victimes et pour les générations à venir.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 08 juin 2018)

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