Mauritanie : les médecins grévistes relèvent le défi

Au lendemain du limogeage du président du syndicat des médecins du centre hospitalier de Nouakchott et une semaine après la suspension de leurs salaires, les médecins grévistes résilient leurs contrats avec l’hôpital militaire de la capitale et menacent des démissions collectives de tous les chefs de division de l’hôpital national dans 15 jours si le gouvernement ne revient pas sur sa décision.Les grévistes entendent limiter la permanence dans les urgences à compter du 1er juillet prochain.

 

Jamais un conflit touchant la santé a atteint son paroxysme dans une grève illimitée qui dure maintenant plus d’un mois.Tous les hôpitaux et centres de santé sont paralysés par la grève des médecins généralistes et spécialistes malgré la relève d’officiers de l’armée et étudiants en médecine appelés au secours pour les opérations urgentes et consultations récurrentes en particulier dans l’hôpital militaire de la capitale.Une parade du pouvoir pour faire plier les grévistes mais c’est sans compter leur détermination.

Au lendemain d’ailleurs du limogeage du président du syndicat du centre hospitalier de Nouakchott, les grévistes défient le ministre de la santé en résiliant cette fin de semaine leurs contrats avec l’hôpital militaire.Et ils lancent un ultimatum au gouvernement dans 15 jours s’il ne revient pas sur sa décision et menacent des démissions collectives de leurs fonctions dans les divisions de l’hôpital national.Cette crise sociale est la traduction d’un gouvernement sourd au dialogue et au delà c’est son incapacité à mettre en œuvre une politique pour lutter contre la fracture sociale.Et pourtant l’argent existe pour ajuster les salaires des médecins nationaux deux à trois fois inférieurs à leurs collègues étrangers en Mauritanie .

Quand le gouvernement consacre 1500 milliards d’ouguiya en infrastructures alors que le budget de la santé avoisine 24 milliards et 41 milliards pour l’élevage alors que la pays est au bord de la famine.Autant d’indicateurs du cynisme et de l’irresponsabilité des autorités de Nouakchott qui vont devoir faire face maintenant à un mouvement qui a décidé de rendre tous les coups.Pour la première fois dans l’histoire de la grève les médecins entendent limiter la permanence dans les urgences dans un seul hôpital par semaine à compter du 1er juillet prochain si le ministre campe dans ses positions. Une contestation sociale qui peut relancer l’opposition en quête d’unité pour les prochaines législatives municipales et régionales.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 04 juin 2018)

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