Mauritanie : la contestation sociale gagne les pharmaciens

Alors que les médecins maintiennent leur grève générale sur tout le territoire et qui commence à paralyser tous les hôpitaux les pharmaciens rejoignent le mouvement. Leur syndicat réclame la révision du code de la santé et son implication au conseil d’administration des entreprises publiques en lien avec les médicaments et les analyses médicales.

 

C’est tout le secteur de la santé qui est malade et dont le budget pourtant cette année estimée à plus de 24 milliards ancienne ouguiya est en nette progression de plus de 11 pour cent par rapport à 2017. Cette augmentation semble ne pas traduire dans les faits une politique salariale de l’ensemble du secteur et en particulier les médecins généralistes et spécialistes nationaux qui continuent depuis des années à toucher deux à trois fois moins que leurs collègues étrangers en Mauritanie et en plus travaillant dans des conditions difficiles dans les hôpitaux et centre de santé.

La grève qu’ils ont entamé depuis plus d’un mois s’inscrit dans le cadre de la revalorisation de la profession et de l’amélioration des conditions de travail face aux urgences et l’afflux des malades.Cette contestation sociale gagne aujourd’hui les pharmaciens qui s’apprêtent également à cesser le travail à l’appel de leur syndicat . Ils veulent une révision de leurs salaires et la possibilité de mieux se faire entendre au sein du conseil d’administration des entreprises publiques en lien avec les médicaments et les analyses médicales.Cette implication vise à aider les pouvoirs publics afin de sortir de l’anarchie et du manque de régulation du secteur pharmaceutique qui pénalisent la profession et les patients.

Les ruptures de stocks sont assez souvent fréquentes engendrant un marché parallèle qui échappe à tout contrôle notamment alimenté par le secteur public.Les pharmaciens veulent une rupture par rapport au passé.Cela passe par le renforcement de la formation continue le recrutement des diplômés chômeurs, l’établissement des listes de médicaments homologués par le pays.Un ensemble de mesures pour booster ce secteur malmené par le ministère de la santé qui devra en tenir compte pour ne pas se retrouver entre le marteau et l’enclume.Après la paralysie de tous les hôpitaux les mauritaniens devront s’attendre à une pénurie des médicaments dont les seuls bénéficiaires sont les marchands du marché noir.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 29 mai 2018)

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