Tous les secteurs de l’économie, de la justice, de l’administration et de la police souffrent aujourd’hui en Mauritanie de corruption d’une grande ampleur depuis 2009. Ces malversations sont souvent obtenues par le billet de réseaux clientélistes et de pratiques tribales de favoritisme.Ce qui fait que les paiements non officiels et les cadeaux font l’objet d’une omerta des pouvoirs publics.Et pourtant toutes ces infractions sont sévèrement punies par la loi.Ce qui ressort en substance d’un rapport de Business-anti-corruption publié cette semaine par la presse nationale.
La Mauritanie , un des pays africains et arabes le plus corrompu est un secret de polichinelle.Et le président Ould Aziz n’a rien changé de cette mauvaise image qui fait obstacle aux affaires. C’est lui-même qui avait lancé dès son élection en 2009 une vaste campagne contre la gabegie et la corruption.9 ans après il est passé du président des pauvres à un président riche pour les riches.Un enrichissement illicite très rapide qu’il partage avec ses proches de l’armée de sa tribu et autres proches collaborateurs.Ce sont les secteurs de l’économie, de la justice, de l’administration de la police qui décrochent la palme d’or de la corruption selon un rapport de Business-anti-corruption publié cette semaine par la presse nationale.Les auteurs de cette investigation sont surpris de constater que prés de la moitié des entreprises établies dans ce pays ne font pas confiance aux tribunaux largement dépendants de l’exécutif.
Les affaires de corruption atteignent un niveau très élevé notamment dans la police où les pots de vin sont assez fréquents.C’est dans le secteur public où cette corruption est très visible pour l’obtention de permis et de licences.Le rapport souligne également que les affaires de corruption sont légion dans le foncier où les entreprises sont obligées de donner des cadeaux aux fonctionnaires pour avoir leur permis de construction.Et dans l’administration fiscale qui manque de transparence le paiement des impôts offre l’occasion aux administrations de transactions douteuses et parfois un long processus pour payer les impôts.
C’est dans l’administration des frontières et les marchés publics où la corruption atteint son paroxysme avec d’un côté les pots de vin et paiements irréguliers lors de l’importation des produits surtout avec la contrebande de produits de contrefaçon qui implique souvent les fonctionnaires autour d’un système de réseau complexe.Et de l’autre côté les marchés gré à gré sont devenus presque la chasse-gardé du président mauritanien.Le rapport ne mentionne pas expressément cette réalité mais les observateurs savent que Ould Aziz est impliqué dans les affaires du nouvel aéroport d’Oumtounsy et dans l’accaparement de terrains dans la capitale et même de terrains agricoles.
C’est surtout dans les industries extractives et la pêche où sa tribu est présente avec des postes de responsabilité source de détournement des fonds publics. Et pourtant la corruption est punie de 2 à 10 ans d’emprisonnement et une amende double du montant du pot de vin qui ne dépasserait pas 20000 nouvelle ouguiya. Dans un pays où les audits sont utilisés à des fins politiques pour traquer les opposants au régime c’est un énorme gâchis pour le trésor public.Et ce climat malsain ne favorise pas les investissements en Mauritanie.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 24 mai 2018)
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