Mauritanie : la diversité culturelle escamotée par les autorités de Nouakchott

La Mauritanie à l’instar des pays africains et arabes vient de célébrer la journée internationale pour la diversité culturelle dans la plus grande discrétion en excluant sa composante noire dans ses festivités consacrées à la valorisation de la culture Hassanya et arabe avec lectures de poèmes et une soirée artistique monocolore.La conférence sur la diversité culturelle et paix sociale et mondialisation est considérée par les observateurs comme un justificatif par les autorités de Nouakchott qui ont signé l’accord instituant cette journée.

 

L’importance de la diversité culturelle dans le développement économique des pays du monde entier n’est plus à démontrer.C’est pourquoi les Nations-Unies ont institué le 21 mai journée internationale pour réconcilier les différences culturelles pour un mieux vivre ensemble.C’est un impératif pour la compréhension mutuelle dans les pays où vivent plusieurs communautés différentes comme la Mauritanie qui vient de commémorer cette journée dans la plus grande discrétion à Nouakchott.

Les festivités ont tourné autour de la valorisation de la culture Hassanya et arabe avec lecture de poèmes dans ces deux langues seulement et une soirée artistique monocolore. Dans ces deux manifestations la composante noire est oubliée et pourtant elle représente avec les Hratins plus de la moitié de la population.Et la déclaration du directeur de l’action culturelle à cette occasion que la diversité culturelle et ses incidences sont bénéfiques à l’unité nationale est un non sens à partir du moment où les cultures pulaar, sooninké, ouolof, bambara sont exclues de toute promotion au profit seulement de la langue arabe. Et la nouveauté c’est la mention de la langue Hassanya à l’occasion de cette journée dont un des temps forts tourne autour de la conférence publique sur la thématique de la diversité paix sociale et mondialisation.

Une façon pour les autorités de Nouakchott de noyer le poisson pour justifier pleinement l’accord signé avec les Nations-Unies oubliant que la promotion de la diversité des expressions culturelles est un atout pour éliminer la pauvreté et l’ignorance ainsi que toute forme de discrimination.

 

Bakala KANE

 

 

(Reçu à Kassataya le 22 mai 2018)

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