« La Mauritanie est considérée aujourd’hui comme un pays ayant réussi à maîtriser le terrorisme et les trafiquants qui l’alimentent ….Un secret de polichinelle remis à l’ordre du jour cette semaine à Nouakchott par le représentant de l’UE au moment où la nébuleuse Al Qaïda vient de lancer sa Fatwa contre les pays africains qui abritent les entreprises françaises.
C’est la première fois que la Mauritanie est menacée de représailles par l’organisation terroriste Al Qaïda.Et pourtant depuis son arrivée au pouvoir en 2009 Ould Aziz a joué le jeu au plan intérieur en tolérant les activistes salafistes sur son sol malgré les nombreux procès contre eux.Nouakchott abrite un bureau des rebelles touareg de l’AZAWAD proche des jihadistes de l’AQMI qui avaient occupé le Nord du Mali.Et l’histoire retiendra que la Mauritanie et le Mali se sont associés dans plusieurs opérations militaires en 2012 contre ces barbus. En livrant des batailles acharnées contre les narcotrafiquants Ould Aziz s’est tissé un réseau qui lui a permis aujourd’hui d’être craint et d’avoir même des amis.Le président mauritanien est devenu incontournable au point que tous les anciens leaders d’Al Qaïda avaient des yeux pour la capitale mauritanienne.Et ce n’est pas un hasard s’il a accepté que l’ancien numéro 3 de Ben Laden rentre au bercail, l’ex-Mufti Hafs Al Mauritani très connu en Afghanistan et au Pakistan.
En pointant la réussite de la Mauritanie dans la lutte contre le terrorisme le représentant de l’UE à Nouakchott confirme le rôle de Ould Aziz dans le Sahel où il est membre du G5. Et la Fatwa d’Al Qaïda contre la Mauritanie est incompréhensible par l’opinion publique très inquiète de ses conséquences.Cette perspective d’insécurité est interprétée par les observateurs comme une aubaine pour Ould Aziz pour briguer un troisième mandat souhaité par les prédicateurs musulmans, des députés de l’UPR et même des citoyens.L’homme fort du pays sait qu’il ne peut plus se représenter mais les observateurs craignent qu’il fasse de cette menace sa propre affaire pour régler le compte à l’opposition prête à aller jusqu’à la confrontation pour instaurer un climat d’insécurité au point d’inquiéter la communauté internationale.Il ne restera plus qu’à cueillir les fruits et tripatouiller la constitution pour la deuxième fois.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 14 mai 2018)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com
