Mauritanie : les Nations-Unies donnent une seconde chance à Nouakchott à Genève

La session du comité des Nations -Unies pour l’élimination des discriminations s’est achevée cette semaine à Genève sur une note d’espoir des ONG nationales et internationales dont les plaintes contre la Mauritanie ont reçu un écho favorable au final des résolutions.Un véritable plaidoyer pour un Etat de droit avec la révision de toutes les nouvelles lois sur l’incrimination de la discrimination et sur l’apostasie, le renforcement et l’application stricte des lois incriminant l’esclavage.C’est également un plaidoyer pour une Mauritanie apaisée et réconciliée avec elle-même avec au premier plan l’insertion réelle des réfugiés rapatriés du Sénégal dans la société , l’abrogation de la loi d’amnistie de 93 pour solder le passif humanitaire, la promotion et l’enseignement des langues nationales dans le système éducatif . Pour les observateurs il s’agit d’une seconde chance à la délégation gouvernementale pour revoir toutes ses copies sur les discriminations.

 

En réalité c’est un sursis pour les années à venir que la délégation gouvernementale mauritanienne vient d’obtenir à Genève à l’issue de la session du comité des Nations-Unies pour l’élimination des discriminations .Et ce sont les ONG nationales en particulier IRA,FONDAH et internationales dont Amnesty International qui ont réussi à convaincre la communauté internationale sur le racisme d’Etat en Mauritanie .En l’absence de données statistiques fiables sur la population la délégation mauritanienne s’est contentée des généralités qui ont eu peu d’effet sur les faits présentés par la défense.C’est ainsi que le comité onusien n’a pas eu beaucoup de difficultés dans son rapport final à donner une seconde chance à la Mauritanie pour revoir toutes ses copies sur les discriminations.Les nouvelles lois incriminant la discrimination et sur l’apostasie devront être revues et corrigées pour être conforme avec la convention internationale .Les ambiguïtés pour la première devront être levées pour ne pas stigmatiser certaines populations ciblées et la seconde la référence à la charia ou loi islamique devra trouver une autre réponse juridique qui abolisse la peine de mort.La discrimination des Hratines et des négro-africains est un secret de polichinelle.Ils représentent aujourd’hui plus de la moitié de la population et ils sont très mal représentés dans les affaires politiques et publiques.Ce plaidoyer pour un état de droit ne va pas sans le renforcement et l’application des lois incriminant l’esclavage.

A cet égard le comité pointe le mauvais fonctionnement de la justice qui réside dans le manque de moyens des tribunaux spéciaux pour apporter des réponses concrètes aux plaintes des ONG nationales.Les jugements rendus en général ne sont pas conformes à la gravité de la situation des plaignants.La difficile cohabitation est également soulignée par le rapport final qui tire la sonnette d’alarme sur l’unité nationale et la cohésion sociale.Le comité plaide pour une Mauritanie réconciliée avec elle-même avec en première ligne l’insertion des réfugiés rapatriés du Sénégal depuis 2008.Mais ce règlement du passif humanitaire passe nécessairement par l’abrogation de la loi d’amnistie de 93 pour établir la vérité et les responsables sur tous ces événements de 89 à 92 avertit le comité qui invite les autorités de Nouakchott à combler dés maintenant son retard sur la promotion des langues nationales et leur enseignement dans le système éducatif au même titre que l’arabe considéré comme instrument d’exclusion des composantes Hratines et negro-africaines. Après ce sursis et sans mesures concrètes la Mauritanie devra s’attendre à des sanctions internationales.

 

Bakala KANE

 

 

(Reçu à Kassataya le 13 mai 2018)

 

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

 

Quitter la version mobile