Mauritanie : l’IRA pointe les discriminations et le racisme contre les noirs à Genève

La discrimination raciale est effective dans tous les rouages de l’Etat, la politique de recensement biométrique exclut la composante noire .De même la politique foncière piétine les droits des Noirs de la Vallée et l’arabisation un instrument de domination et d’exclusion des populations dites minorités.Ce vrai visage du régime de Ould Aziz a été présenté par le président de l’IRA Ould Abeid dans le cadre de son rapport soumis au comité des Nations-Unies pour l’élimination des discriminations en session cette semaine à Genève.

 

La discrimination doublée de racisme d’Etat c’est la partie visible de l’iceberg qui n’a pas échappée au président de l’IRA pour contrebalancer tous les arguments avancés par la délégation gouvernementale devant le comité des Nations-Unies pour l’élimination des discriminations toujours en session à Genève et qui présentent la Mauritanie comme un pays démocratique, stable, un Etat de droit respectueux des règles internationales et une république égalitaire. Ould Abeid a saisi cette tribune onusienne pour expliquer cette ambivalence qui n’a que trop durer pour cacher le vrai visage du régime de Ould Aziz.Le leader Hratin est mieux placé pour pointer du doigt l’esclavage ancestral qui gangrène aujourd’hui la Mauritanie basé sur l’ascendance en dépit de toutes les dénégations du pouvoir.Cette inégalité de naissance n’a pas eu beaucoup d’effet sur les nombreuses lois d’abolition faute d’application et de la résistance des maîtres féodaux transformés en lobby du régime.Deux procés depuis l’indépendance ont abouti sur des milliers de cas de plaintes grâce à la pression des ONG nationales et internationales des droits de l’homme.

L’ampleur de l’exclusion des Hratins et des afro-mauritaniens qui représentent près de 70 pour cent de la population n’est plus à démontrer. Ces deux communautés sont les plus mal représentées au sein de l’armée du gouvernement et du parlement et les plus hautes fonctions de l’administration et dans la sphère privée où elles sont pratiquement nulles.Les nouvelles lois contre les discriminations s’inscrivent dans la démarche du pouvoir de museler les activistes et combattants de la liberté qui dénoncent régulièrement le racisme d’Etat qui s’exercent sur les noirs et les Hratins et sur les castes inférieurs des maures blancs, les forgerons.C’est le cas du blogueur Ould Mkhaiti condamné pour blasphèmes et aujourd’hui en résidence surveillée.La révision de la loi sur l’apostasie est très significative à cet égard.Le président de l’IRA n’a pas voulu laisser aucune porte de sortie de la délégation gouvernementale en passant en revue le recensement biométrique censée modernisée l’Etat civil est devenue tout au long des mandats de Ould Aziz un instrument de régulation de la population noire.

Des milliers d’afro-mauritaniens vivent dans une situation irrégulière chez eux apatrides et sans papiers surtout les enfants des réfugiés privés d’école et d’examens nationaux.Et c’est la loi foncière et domaniale qui explique le mieux l’expropriation des terres agricoles du Sud par la puissance publique au profit d’investisseurs étrangers et nationaux et au grand dam des propriétaires noirs déportés en 89.Ils sont aujourd’hui sans terres et sans indemnisations conséquentes. Le point de départ de cette politique négationniste c’est l’arabisation à outrance comme instrument de domination et d’exclusion et qui a généré un système de préférence arabe sur toutes les autres langues nationales reléguées dans l’oubli.Ce qui fait conclure Ould Abeid que le risque de basculement des enfants discriminés dans la radicalisation est grand.Et que le pouvoir a plus tôt intérêt à développer le français et promouvoir l’identité africaine de la Mauritanie.

Bakala  Kane

(Reçu à Kassataya le 07 mai 2018)

 

 

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