Mauritanie : l’opposition piégée par Ould Aziz depuis 2009

Face au refus d’un dialogue politique de la majorité avec l’opposition démocratique les observateurs craignent des élections législatives et municipales non consensuelles et non transparentes en novembre prochain.Cette vieille recette du régime autoritaire de Ould Aziz ne date pas d’aujourd’hui et s’inscrit dans le cadre de nombreux pièges tendus à l’opposition depuis 2009 pour reconduire l’UPR au pouvoir en 19.La seule façon pour les forces patriotiques de sortir de cette impasse politique est de mobiliser la société civile autour d’un programme commun.

Depuis son élection en 2009 le président mauritanien s’est adonné au jeu du chat et la souris avec l’opposition tendant ainsi de nombreux pièges qui ont finalement bien fonctionné et donné les résultats escomptés.Dans un premier temps l’imposition d’ un dialogue sourd par interposition d’une opposition dialoguiste a porté ses fruits pour faire passer toutes les réformes dont la dernière sur la constitution.

Les mauritaniens se sont vite adaptés au nouveau drapeau et nouvel hymne même si ça ne plaît pas à tout le monde et s’apprêtent en 19 à élire des présidents de région.Et pour occulter sa mal gouvernance symbolisée par la gabegie et la corruption Ould Aziz s’est attaqué durant son deuxième mandat au leaders de l’opposition aux sénateurs frondeurs en particulier son chef Ould Ghadda toujours entre les filets de la justice, aux patrons de la presse indépendantes et des syndicats libres accusés de corruption dans l’affaire du milliardaire mauritanien exilé au Maroc Bouamatou;Un réglement de compte politique sur fond d’instrumentalisation de la justice.

Dans un deuxième temps restructurer le parti de la majorité en perte de vitesse et par tous les moyens en organisant la tricherie et la fraude de cartes d’identité qui ont permis en l’espace d’un mois à l’UPR d’enregistrer pour la première fois de son histoire plus d’un million d’inscrits.Et l’heure est maintenant dans l’expectative voulue par le régime de Ould Aziz qui compte bien gagner du temps avant de concocter au dernier moment les 11 sages de la CENI qui vont conduire les mauritaniens au scrutin des législatives et municipales en novembre prochain. C’est le troisième piège qui consiste à consulter secrètement l’opposition démocratique sous la houlette du FNDU en quête d’unité et de stratégie électorale.

L’opposition ne peut plus revenir en arrière mais au contraire sortir de cette impasse politique en mobilisant la société civile autour d’un programme commun avec toutes les forces patriotiques.Il s’agira pour elle d’éviter de boycotter les urnes c’est le quatrième piège ou de contribuer à la reconduction du régime de Ould Aziz encore pour longtemps à partir de 19.

 

 

Bakala KANE

 

(Reçu à Kassataya le 17 avril 2018)

 

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