Yvonne Mburu : « une plateforme pour une meilleure coopération entre scientifiques africains »

L’Afrique met de plus en plus l’accent sur les sciences. Elle a de plus en plus de chances de voir s’épanouir la ou le prochain Albert Einstein.

Certes, seulement 40 % des Africains ont accès à l’électricité, mais la manifestation « Next Einstein Forum » qui s’est tenue du 26 au 28 mars à Kigali a révélé le fort potentiel du continent. Le forum a distingué 17 scientifiques de moins de 42 ans de 15 pays africains, de l’Éthiopie au Zimbabwe, en passant par le Nigeria, le Ghana ou encore l’Égypte. Prenez Jonathan Mboyo Esole, un physicien né à Kinshasa en 1977 et qui, passé par Harvard et Stanford, est devenu un spécialiste de la géométrie des formes et s’engage aujourd’hui auprès de Malaika, une ONG oeuvrant en faveur de l’éducation des jeunes dans les zones rurales de RDC. Son combat ressemble à celui d’Abdoulaye Baniré Diallo, né en Roumanie de parents guinéens, qui, après être passé par le MIT, a cocréé la start-up My Intelligent Machines à Montréal. Passionné de la reconstruction du génome, il aimerait revenir sur le continent pour mener des recherches au croisement de l’intelligence artificielle et de la bio-informatique.

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Mettre en avant les jeunes scientifiques du continent

Installée au Cap, Sanushka Naidoo effectue des recherches en génétique des plantes à l’University of Pretoria pour rendre l’eucalyptus plus résistant. Diplômée de la Wageningen University, aux Pays-Bas, la chercheuse ghanéenne Aku Kwamie s’intéresse de son côté à la manière dont les États pourraient améliorer les soins médicaux de leurs citoyens. La Nigériane Aminata Garba, passée par la McGill University, s’est spécialisée dans la cyberdéfense des pays africains. Celle-ci pourra s’appuyer sur Aims, un institut des mathématiques panafricain qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

 

 
L’un des plus grands rassemblements scientifiques d’Afrique, le Next Einstein Forum (NEF), qui a réuni 1 600 personnes, s’est déroulé récemment à Kigali, la capitale du Rwanda, en présence du président Paul Kagame. © flickr.com

Créer des communautés pour lutter contre la fuite des cerveaux

 

Enfin, alors que l’Afrique comptera bientôt plus d’étudiants en science que l’Asie, l’immunologue passée par l’Institut Curie et spécialiste du traitement du cancer Yvonne Mburu rêve de créer le Facebook des scientifiques africains. « Je veux créer une plateforme mondiale qui permette à la diaspora de scientifiques africains de se parler. J’ai en effet fait un constat : beaucoup de scientifiques et de médecins africains travaillent en dehors du continent. C’est ce qu’on appelle la fuite des cerveaux. » Peut-elle changer les choses ? « Moi-même étant partie, je souhaite mettre au point un outil qui permette à ceux qui sont partis de travailler en réseau avec leurs collègues restés dans leur pays d’origine. L’idée est de promouvoir et de favoriser la coopération entre les scientifiques africains. » Une figure qui pourrait l’inspirer ? Sa compatriote biologiste Wangari Maathai, lauréate en 2004 du prix Nobel de la paix, la première du continent à recevoir cette distinction.

Source : Le Point Afrique

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