Vu des États-Unis : “Macron doit attaquer la Syrie”

Le magazine américain Foreign Policy appelle la France à intervenir militairement en Syrie, après l’utilisation d’armes chimiques contre les civils dans la Ghouta. Que Donald Trump suive ou non, les Français doivent réagir, insiste la revue géopolitique de référence.

 

Dans un article publié lundi 9 avril, Foreign Policy ne prend pas de gants : “Macron doit attaquer la Syrie”, titre le magazine de Washington, avant d’ajouter “avec ou sans le soutien américain”. Cette affirmation vient après une nouvelle attaque aux armes chimiques survenue dans la Ghouta le 7 avril et attribuée au régime de Bachar El-Assad. Lors d’un échange téléphonique dimanche, Emmanuel Macron et Donald Trump ont convenu que le régime de Damas devait être tenu pour responsable de cette attaque.

De l’importance des “lignes rouges”

Une riposte américaine est loin d’être garantie, estime pourtant Foreign Policy, qui encourage toutefois le président français à agir contre Bachar El-Assad : “Si les États-Unis s’abstiennent, il doit se préparer à frapper seul, pour sa propre crédibilité comme dans l’intérêt de la France.”

Emmanuel Macron a lui-même répété que poser des lignes rouges ne servait à rien “si vous êtes incapable de les faire respecter”. Or Paris en a fixé deux, rappelle le magazine américain : l’utilisation d’armes chimiques contre les civils et l’impossibilité d’un accès humanitaire aux populations.

“Des frappes françaises unilatérales ne changeront pas l’équilibre des pouvoirs en Syrie, admet Foreign Policy. Leur impact sera nécessairement plus faible, tant militairement que politiquement, qu’une action américaine.” Des bombardements françaises, même symboliques, paraissent pourtant nécessaires, selon le journal américain :

Des frappes punitives contre les équipements et les institutions responsables de ce dernier massacre non seulement honoreraient la promesse de Macron de réagir à l’utilisation d’armes chimiques, mais renforceraient la crédibilité de l’engagement français actuel en Syrie.”

De plus, la revue assure qu’une intervention française renforcerait la position diplomatique d’Emmanuel Macron avant sa visite d’État à Washington, le 24 avril. La stabilisation de la Syrie sera au programme des discussions entre les deux chefs d’État, mais aussi la poursuite ou non de l’accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015 et défendu par Macron, mais fortement remis en cause par Trump.

Le magazine rappelle également qu’en 2013 François Hollande avait ordonné à l’armée française de se tenir prête à frapper le régime syrien après l’utilisation d’armes chimiques contre des civils, mais qu’il avait dû annuler les frappes après le renoncement de Barack Obama. Un geste resté gravé dans les mémoires à l’Élysée. “Le fait que les objectifs de Macron soient plus limités mais plus accessibles et surtout qu’il est déterminé à agir pour y parvenir est la conséquence directe de ce qu’a vécu Hollande. Ils montrent en outre qu’il évalue de façon réaliste le peu d’enthousiasme de Washington pour s’engager plus avant”, juge la revue.

 

 

Source : Courrier international

 

 

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