Mauritanie/Esclavage : 6 élus républicains américains protestent auprès du FMI

L’agence de presse sud-africaine CajNewsAfrica rapporte que six élus américains, des Républicains, ont écrit le 5 mars une lettre au Fonds monétaire international (FMI) pour protester contre un prêt qu’il a accordé à la Mauritanie, pays où se pratique encore l’esclavage par ascendance (on naît esclave parce que vos parents étaient esclaves) et où l’Etat préfère poursuivre en justice les militants anti-esclavagistes que ceux qui entretiennent une pratique officiellement hors la loi.

 

Dans une lettre à Christine Lagarde, qui vient d’approuver une ligne de crédit de 163 millions de dollars à Nouakchott pour améliorer le niveau de vie des Mauritaniens, les élus estiment que cet argent n’ira pas aux pauvres, rapporte l’agence, mais dans « les poches » du président Aziz, accusé de « manipulations d’appels d’offres », de corruption, de violations des droits de l’homme, dont la torture. En outre, rappellent les élus, il ne fait rien pour mettre fin à l’esclavage dans son pays, alors qu’on « estime que jusqu’à 20% de la population de Mauritanie est asservie, le taux le plus élevé du monde ». Et d’inciter Mme Lagarde à mettre fin au financement de Nouakchott « si le président Aziz continue de promouvoir un environnement contraire aux normes internationales ».

Les six élus sont Mark Meadows, Thomas Garrett, Gus Bilirakis, Jeff Duncan, Lee Zeldin et Scott Perry. Ces trois derniers siègent à la commission des Affaires étrangères, tandis que le premier préside le Freedom Caucus, rapporte l’agence de presse.

En 2013, l’Onu a accordé son prestigieux prix des Droits de l’homme à Biram Dah Abeid, président du plus actif des mouvements anti-esclavagistes de Mauritanie, l’IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste). Cela n’a pas empêché le régime Aziz de poursuivre, juger et emprisonner cet ancien candidat à la Présidence mauritanienne à plusieurs reprises, ainsi que des dizaines de militants abolitionnistes. En revanche, une seule personne a été poursuivie au nom de la législation abolissant officiellement l’esclavage.

 

MFC

Source : La Libre Afrique – La Libre.be (Belgique)

 

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