Pour la première fois dans l’histoire judiciaire de la Mauritanie la cour criminelle dans la capitale économique au Nord du pays a condamné une femme et un homme et son fils respectivement à 10 ans de prison et une amende de 5600 euros et à 20 ans pour avoir détenu en esclavage pendant des années 3 filles et toute une famille. Des faits gravissimes au XXI ème siècle qui attestent que ce fléau est loin d’être éradiqué dans le pays. Pour les observateurs pas de satisfecit à la justice qui n’a fait qu’appliquer la loi en vigueur.
C’est une bonne nouvelle pour les ONG nationales des droits de l’homme qui viennent d’apprendre cette semaine que la cour criminelle de Nouadhibou au Nord du pays vient de condamner à de lourdes peines une femme à 10 ans de prison et une amende de 5600 euros, un homme et son fils à 20 ans de prison pour des faits esclavagistes remontant depuis plusieurs années. Les victimes ce sont 3 filles et une famille entière. Un soulagement également pour le mouvement anti-esclavagiste le plus célébre IRA dont le combat est reconnu par la communauté internationale grâce à son président Ould Abeid candidat aux prochaines élections présidentielles.
Et aussi SOS Esclavage pour sa constance dans toutes les plaintes et éclairages sur ce crime contre l’humanité qui frappe les Hratins représentant aujourd’hui près de 40 pour cent de la population mauritanienne. Ces faits gravissimes au XXIème siècle auraient pu ne pas avoir lieu si les autorités successives de Nouakchott avaient simplement appliquer la loi.Mais dans un pays encore tiraillé entre le tribalisme et le régionalisme autrement dit les vieux démons du passé et un système esclavagiste moderne l’éradication du fléau reste une utopie. Ces premières condamnations maximales est un début mais par rapport aux nombreux cas révélées par les organisations des droits de l’homme c’est presque une goutte dans l’océan.
Pour l’instant les observateurs retiennent le tapage médiatique qui voudrait servir le régime de Ould Aziz. Peine perdue parce que le dernier rapport 2017 de l’OMDH est catégorique pour la 6ème année consécutive la pratique de l’esclavage est toujours présente dans le pays. D’ici les législatives municipales et régionales peut-être il y en aura d’autres condamnations pourvu qu’elles soient maximales selon la loi en vigueur. La cour criminelle s’étant contentée jusqu’ici qu’à distribuer des peines de 2 à 5 ans avec sursis pour les mêmes faits.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 31 mars 2018)
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