Mauritanie : le parti-Etat l’UPR en marche pour 2019

Alors que l’opposition démocratique lance une offensive d’explication sur les carences du régime de Ould Aziz en matière de politique agricole à l’Est du pays l’UPR tente d’exploiter la sécheresse qui sévit dans cette région et dans la Vallée à des fins électorales.

La mise sur pied récemment d’une commission ad hoc à la tête de l’UPR et dirigé par un bureau politique dont les membres sont ministres et députés est un retour à un parti-Etat des années 60 en déphasage avec la réalité du pays engagé depuis des années dans un processus démocratique.Le président mauritanien a attendu une année avant de rendre le tablier pour imposer au parti de la majorité une refonte de sa structure dans le souci de préparer son successeur.

 

Mais cette volonté du chef de l’exécutif est qualifiée par l’opposition démocratique d’un autre coup d’Etat contre le parti. Pour le président de l’UFP et président en exercice du FNDU qui regroupe plus de 10 partis de l’opposition cette ingérence dans un parti est une violation contre la constitution. Pour Ould Maouloud les ministres sont au service du pays et non d’un parti . C’est clair.

 

La bataille médiatique est relancée depuis que Ould Aziz a confirmé l’impossibilité d’un troisième mandat.

Alors que le gouvernement tente d’anesthésier les populations par une propagande pour expliquer les difficultés de la sécheresse l’opposition est sur le terrain cette semaine à l’Est du pays pour expliquer les carences du régime de Ould Aziz en matière de politique agricole et surtout sensibiliser les éleveurs sur leurs droits au moment où le gouvernement dispose de 41 milliards d’Ouguiya pour booster ce secteur qui arrive à peine à nourrir les mauritaniens. Dans la perspective du prochain sommet de l’UA à Nouakchott l’opposition craint que cet argent soit utilisé à cette fin.

 

Ce détournement de fonds est un marqueur du pouvoir depuis 2009. En réalité l’utilisation de la famine à des fins électorales est un réflexe d’autodéfense pour préparer les prochaines échéances électorales.Le parti-Etat est en marche.Il n’y a que l’opposition qui peut l’arrêter.

 

Bakala KANE

 

(Reçu à Kassataya le 15 mars 2018)

 

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