Mauritanie : le porte parole du gouvernement tance Ibrahima Mokhtar Sarr

Le porte parole du gouvernement Ould Cheikh est monté au créneau cette semaine à l’issue du conseil des ministres pour taxer Ibrahima Sarr d’extrêmiste suite à l’entretien que le président de l’AJD-MR a accordé au Sud Quotidien sénégalais. Une confirmation de la tendance chauvine du gouvernement qui ne surprend pas les observateurs mais qui s’inquiètent de ce retour du nationalisme étroit arabe à l’origine des événements de 89 et seulement à un an de la fin du mandat du président mauritanien.

Secret de polichinelle.Ibrahima Mokhtar Sarr est un honnête citoyen et un combattant de la liberté de première heure. Ancien prisonnier de Oualata sous le régime de Ould Taya pour avoir participé à la rédaction du Manifeste du négro-mauritanien opprimé en 86 et ancien militant des FPC ex-FLAM. Ancien malheureux candidat aux dernières présidentielles, il est aujourd’hui une figure de l’opposition mauritanienne député et chef d’un parti d’avant-garde des libertés l’AJD-MR. Et c’est à ce dernier titre qu’il avait accordé la semaine dernière un entretien avec le Sud Quotidien sénégalais au cours duquel il avait qualifié sans langue de bois le régime de Ould Aziz de raciste parce qu’ excluant les noirs des pouvoirs de décision et d’esclavagiste reconnu même par les Nations-Unies.

Une vérité amère que le porte-parole du gouvernement n’a pas digéré à l’issue du conseil des ministres de cette semaine. Pour Ould Cheikh le leader noir est un extrêmiste faisant allusion à l’ancien mouvement de libération auquel le président de l’AJD-MR appartenait les FLAM devenues aujourd’hui les FPC dirigées par Samba Thiam.Des propos d’un membre du gouvernement qui confirment la nature du régime de Ould Aziz et qui ne surprennent pas les observateurs qui s’inquiètent cependant du retour d’un certain nationalisme arabe d’obédience Baasiste et nassériste à l’origine des événements de 89.Peu avant la rencontre entre Macky et Ould Aziz le 9 février dernier à la suite de la mort d’un pêcheur sénégalais dans les eaux mauritaniennes , les réseaux sociaux avaient entretenu ce courant de pensée qui relayait une peur et des inimitiés entre les deux pays. Et cette déclaration du porte-parole s’inscrit dans cette démarche mauritano-mauritanienne de retour à un passé révolu sinon qu’à servir les extrêmistes eux-mêmes arabes ou arabo-berbères.

À une année de la fin du mandat du président mauritanien c’est un réveil des vieux démons. A l’opposition de jouer la clarification et de poser dés maintenant les premiers jalons d’une société multiculturelle.

Bakala KANE

 

(Reçu à Kassataya le 10 mars 2018)

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