Mauritanie : l’UPR fait peau neuve pour 2019

A une année près de la fin du deuxième quinquennat de Ould Aziz, l’UPR,le parti de la majorité crée un bureau politique qui sera désormais composé de ministres et de députés pour consolider sa base électorale et se positionne pour une intégration des langues nationales ( pulaar,sooninke et ouolof) dans le système éducatif mauritanien.Ce sont les deux décisions phares de l’UPR à l’issue de ces journées de concertation cette semaine à Nouakchott.Pour les observateurs cette politisation accrue du parti et la reconnaissance des langues nationales s’inscrivent ni plus ni moins dans le cadre de la préparation des présidentielles de 2019.

 

Depuis 2009 la vie démocratique en Mauritanie est tellement réduite à une portion congrue que les observateurs ont du mal à croire à un changement en 2019.Face à une opposition divisée hier et aujourd’hui unie sous la houlette du FNDU, le parti de la majorité craint d’être dépassé par les événements.C’est le président Ould Aziz lui-même qui l’a compris le premier en essayant de restructurer l’UPR .L’objectif est de trouver une personnalité au sein du sérail pour prendre la relève du locataire du palais de Nouakchott et un parti capable de mobiliser les mauritaniens. Une rénovation qui a poussé les caciques du régime à organiser des journées de concertation cette semaine à Nouakchott.

Le chef de la majorité peut être fier des premiers résultats qui ont conduit les participants à créer un bureau politique dont les membres seront désormais des ministres et des députés pour assurer les arrières du futur président de la république avec une base solide électorale.Il s’agit surtout de ne pas répéter les erreurs du passé avec la fronde des sénateurs mais au contraire d’avoir des ministres et des députés qui jouent la même musique.La deuxième décision est relative à la cohabitation.L’UPR se positionne comme un parti du progrés pour une intégration des langues nationales ( pulaar, sooninke et ouolof) dans l’éducation.Une vieille revendication des noirs depuis l’aube des indépendances et pourtant aujourd’hui inscrite dans la constitution.En faisant allusion à ces droits de la communauté négro-africaine l’UPR cherche à apaiser la situation mais ne résout pas la question nationale. C’est une reconnaissance de fait et une autre stratégie encore une fois pour anesthésier les populations et l’opposition démocratique en prétendant un changement.Pour les observateurs il n’y a aucune vision à court ou à long terme pour résoudre la cohabitation. La seule façon c’est le rétablissement d’un Etat de droit en Mauritanie en nette dégradation ces dernières années comme en témoignent les atteintes constantes des libertés publiques depuis 2009. Si l’UPR fait peau neuve ça veut dire que le régime de Ould Aziz est affairé à faire sa reproduction.L’opposition est prête à relever ce défi.

 

 

Bakala KANE

 

 

(Reçu à Kassataya le 6 mars 2018)

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