Mauritanie : le prochain sommet de l’UA à Nouakchott déjà controversé

La désignation de la Mauritanie par l’organisation panafricaine comme pays organisateur du prochain sommet de l’UA suscite déjà des polémiques avant l’heure sur les réseaux sociaux et au sein de la diaspora.Au cœur de ces critiques le régime raciste de Ould Aziz et au delà tous les régimes successifs de Nouakchott depuis Mokhtar Ould Dadda excepté celui de Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Coïncidence ou hasard du calendrier les observateurs s’interrogent sur la crédibilité d’un tel régime à rendre hommage à l’ illustre combattant de la liberté d’Afrique du Sud Nelson Mandela.

 

Les mauritaniens n’ont jamais été libres depuis l’indépendance en 1960 du moins les Noirs qui n’ont jamais obtenus le droit de ne pas être opprimés de Mokhtar Ould Daddah à Ould Aziz.Au cœur de cet état raciste, les négro-africains ( Haalpulaar, sooninke et ouolof, bambara) victimes de l’ostracisme des régimes successifs à Nouakchott dont le paroxysme est atteint à partir de 86 avec des lois pour une arabisation à outrance du système éducatif et progressivement dans tous les rouages de l’Etat et dont la principale cible les cadres noirs francophones qui n’ont pas manqué de publier un manifeste des 19 emprisonnés en 80 avant d’être libérés .

Au cœur de cette lutte contre l’état raciste les FPC ex-FLAM qui vont subir les pires atrocités du régime de Ould Taya suite à la publication du manifeste du négro-mauritanien opprimé en 86 avant d’être obligées en 2018 de lancer une pétition nationale et internationale pour obtenir leur reconnaissance.Les Hratins ( descendants d’esclaves des maures) victimes des séquelles de l’esclavage.Considérée comme l’une des franges les plus importantes en Mauritanie qui vit aujourd’hui au seuil de la pauvreté et de l’ignorance et de surcroît une double peine avec des arrestations et emprisonnements et tortures des militants anti-esclavagistes sous la houlette de l’IRA et dont le président Ould Abeid symbolise le leader incontesté et incontestable.Les premiers sont empêchés de vivre dignement dans leur pays tandis que les seconds de ne jamais se débarrasser de leurs chaînes.Un long chemin à parcourir pour les deux pour la liberté.L’exclusion de ces communautés dans la plus haute fonction de l’Etat n’est plus à démontrer.

De Mokhtar Ould Daddah, père de la nation à Ould Aziz président actuel dont le deuxième mandat arrive à terme en 2019.C’est lui que l’UA a désigné pour accueillir en juillet prochain ses homologues pour le 29ème sommet à Nouakchott.Ce n’est pas la Mauritanie en tant que pays qui est visé par les observateurs mais le système politique l’état raciste instauré depuis l’aube des indépendances encore plus visible aujourd’hui sous le régime de Ould Aziz. Si Ould Taya a déporté plus 60000 noirs vers le Sénégal et le Mali en 89 Ould Aziz avec le génocide biométrique a privé des milliers de noirs de leur nationalité depuis 2009. Prétendre rendre un hommage au plus illustre combattant de la liberté Madiba et qui incarne le mieux la résistance contre l’apartheid le président mauritanien est inapte pour rendre audible ce système le plus odieux de la planète un crime contre l’humanité que Ould Aziz n’a pas aboli chez lui en maintenant les Hratins dans l’esclavage et les autres noirs dans l’oppression.La diaspora attache une grande importance à la liberté et cette désignation de la Mauritanie par l’organisation panafricaine ressemble fort à une mascarade pour les défenseurs des droits de l’homme.

Bakala KANE

 

 

(Reçu à Kassataya le 01 mars 2018)

 

 

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