Mauritanie : polémique autour d’une rencontre entre Abdel Aziz et l’UFP

Une audience accordée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz à des transfuges de l’Union des forces de progrès (UFP) est au centre d’une polémique, après la réaction de cette formation.
Dans un contexte politique caractérisé par l’absence de concertation entre le pouvoir et la plus importante frange de l’opposition, une audience accordée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz à d’anciens cadres de l’Union des forces de progrès (UFP), un parti de la gauche historique né des flancs du Mouvement national démocratique (MND), suscite un début de polémique à Nouakchott.
Cette rencontre s’est déroulée il y a quelques jours, selon l’Agence mauritanienne d’information (AMI), qui indique que le chef de l’Etat «a reçu mardi matin au Palais de la République, d’anciens cadres de l’Union des forces de progrès (UFP)» parmi lesquels Bâ Adama.
Ce haut cadre à la retraite, ex-directeur général adjoint de la Société nationale de développement rural (SONADER), est très populaire dans la ville de Boghé (vallée du fleuve), dont il a été l’édile pendant plusieurs années sous les couleurs de l’UFP. Un exploit politique, en raison du contexte répressif qui prévalait sous la législature du président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya au milieu des années 1990.
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Au terme de la rencontre, l’AMI a rapporté une déclaration d’un des membres du groupe. «Nous avons discuté de toutes les questions nationales. Nous sommes satisfaits de la rencontre qui a répondu à nos attentes», souligne-t-il.
Réagissant à la dépêche de l’agence gouvernementale vendredi, une déclaration de l’Union des forces de progrès (UFP) dénonce «une mise en scène grotesque et ridicule». «Afin d’éclairer l’opinion publique sur cette curieuse mise en scène, il est important de préciser que parmi les six personnalités citées, certains ont quitté l’UFP depuis 2002, les autres ont abandonné le parti en 2013 suite à la décision de boycott des élections législatives et municipales», rapporte le communiqué du parti.
L’UFP n’hésite pas à tourner en dérision des organes censés jouer un rôle de service public dans la diffusion de l’information plutôt que celui de médias d’Etat, relayant la parole du maître. La déclaration de l’UFP pulvérise la prétention selon laquelle l’AMI aurait «réalisé un scoop, relayé de manière immédiate» par la Télévision de Mauritanie (TVM).
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Dans cette déclaration, il est précisé qu’au rang de ces cadres figurent des individus ayant déposé leur baluchon à l’Union pour la république (UPR), principal parti de la majorité présidentielle depuis des années et «y jouissent de privilèges et ont participé à plusieurs de ses campagnes électorales et référendaires». Partant, on ne peut parler de dissidences au sein de l’UFP comme s’il s’agissait de nouveaux départs.
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Les amis du président Mohamed Ould Maouloud raillent «un tapage médiatique autour d’un événement qui date de plusieurs années. Ce qui dénote d’un désarroi effarant du pouvoir qui peine à sortir de son isolement et de la désaffection que lui voue l’opinion publique, y compris au sein de sa propre mouvance».
A travers «cette comédie malveillante», le régime de Nouakchott est accusé de vouloir porter atteinte à l’image de l’Union des forces de progrès (UFP) auprès «de l’élite politique et de l’opinion publique».
Indiquant la voie à suivre dans les circonstances actuelles, la déclaration «recommande au pouvoir de s’employer à surmonter ses dissensions internes plutôt que de propager de fausses rumeurs sur de prétendues dissidences au sein de l’opposition».
Cheikh Sidya
Correspondant à Nouakchott
Source : Le 360.ma (Maroc)

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