Mauritanie : la SNIM au bord de la faillite

La société nationale industrielle et minière se porte de plus en plus mal.Elle n’arrive plus depuis 2015 à s’autofinancer au point qu’elle va emprunter 50 millions de dollars à la Banque africaine de développement ( BAD) pour le financement de l’approfondissement et de l’élargissement d’un chenal d’accès de 25 km au port minéralier de Nouadhibou. Depuis deux ans la SNIM s’éloigne de ses records de 2013 qui avoisinaient les 13 millions de tonnes de minerai de fer. Avec des dépenses de prestige abyssales pour un nouveau siège et des grèves fréquentes des 3 sites de Zouréate la SNIM est incapable aujourd’hui d’assurer même le tiers des ressources budgétaires du pays.

 

Le fer constitue l’essentiel des exportations du pays et les mauritaniens étaient très fiers jusqu’ici de leur fleuron industriel la SNIM qui avait enregistré en 2013 son record de l’année avec une production qui avoisinait 13 millions de tonnes.Depuis deux ans c’est la période des vaches maigres au point où la société ne peut plus s’autofinancer pour rester compétitive sur le marché mondial dont les cours ont baissé en 2014. En plus avec des grèves fréquentes dans les 3 sites de Zouérate c’est encore la production qui prend un coup.La paralysie du secteur pendant des mois coûtera aux contribuables des milliards d’ouguiya. Ajouter à cela les 5 milliards d’ouguiya pour un nouveau siège et un hôtel de prestige pour 60 millions de dollars la SNIM ne pourra pas s’en sortir sans un nouveau plan de redressement.Cette mauvaise gestion n’échappe pas à la critique de l’opposition démocratique. Le RFD vient de tirer la sonnette d’alarme en mettant en garde Ould Aziz contre une intention délibérée d’entraîner ces résultats négatifs.Pour l’un des plus anciens partis d’opposition il s’agit d’une campagne de liquidation des établissements publics outre la SNIM les sociétés comme la SONIMEX,l’ENER dont l’objectif est d’éliminer les preuves de gabegie afin d’échapper aux futures poursuites judiciaires.Cette mauvaise gestion n’est pas donc un problème spécifique à la SNIM, deuxième grande pourvoyeuse d’emploi avec plus de 6000 salariés.Le contexte économique actuel n’est pas favorable à une bonne reprise des activités surtout avec une nouvelle monnaie qui fait grimper tous les prix et ne donne pas confiance ni aux investisseurs ni aux mauritaniens eux-mêmes.

 

Bakala KANE

 

 

(Reçu à Kassataya le 22 janvier 2018

 

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