
Les journaux privés ont fait leur réapparition mercredi en Mauritanie après plus d’un mois d’absence pour cause de pénurie de papier à l’imprimerie nationale, a constaté un correspondant de l’AFP.
Mercredi, « Le Quotidien de Nouakchott » et l’hebdomadaire arabophone « Al-Akhbar » étaient de nouveau distribués dans les kiosques de la capitale.
La veille, les journaux publics arabophone « Chaab » et francophone « Horizons », également affectés par cette rupture des stocks de papier de l’imprimerie nationale, subventionnée par l’Etat, qui a d’abord touché la presse privée, ont également fait leur réapparition.
Le ministère des Finances est intervenu pour apporter les fonds nécessaires à l’achat de papier et au règlement des arriérés des salaires du personnel de l’imprimerie nationale, selon une source proche du dossier.
« C’est un sentiment de satisfaction pour nous de reparaître après un mois d’absence », a déclaré à l’AFP Moussa Samba Sy, président du Regroupement de la presse mauritanienne (RPM), principal syndicat de la presse privée.
Les pertes et manques à gagner pendant cet arrêt forcé « sont des problèmes qui ont affecté davantage une situation déjà difficile », a-t-il néanmoins souligné.
De plus, l’absence d’annonceurs publicitaires et d’abonnements publics ainsi que les poursuites judiciaires engagées contre des journalistes hypothèquent toujours l’avenir de la presse privée, a déploré M. Sy, lui-même inculpé avec plusieurs confrères pour « corruption transfrontalière » dans le dossier de l’opposant et homme d’affaires en exil Mohamed Ould Bouamatou, visé par un mandat d’arrêt de la justice mauritanienne.
Des poursuites ont été engagées contre treize ex-sénateurs qui s’étaient opposés au projet de révision constitutionnelle, adopté lors d’un referendum controversé le 5 août dernier, ainsi que quatre journalistes et deux syndicalistes.
L’un de ces sénateurs, Mohamed Ould Ghadda, a été arrêté en août et inculpé de « corruption », une accusation qu’il rejette.
Il est accusé d’avoir reçu de l’argent de deux hommes d’affaires opposés au président Mohamed Ould Abdel Aziz et vivant à l’étranger, dont M. Ould Bouamatou, et de l’avoir distribué à d’autres sénateurs pour bloquer la révision constitutionnelle, qui a notamment abouti à la suppression du Sénat.
AFP
Source : Africatime (Le 18 janvier 2018)
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com