Vague de colère contre les propos offensants de Trump

Haïti, le Salvador ou les pays africains, tous des “trous à merde” selon des propos proférés par Donald Trump le 11 janvier dernier. Une insulte vraiment indigeste qui scandalise la communauté internationale. 

 

Donald Trump a bien essayé de nier avoir employé cette expression jeudi 11 janvier lors d’une réunion à la Maison-Blanche avec des parlementaires et portant sur la question de l’immigration, en reconnaissant seulement avoir eu un langage “dur” , rapporte le Washington Post, rien n’y a fait.

Car le sénateur démocrate présent à la réunion dans le Bureau ovale, Richard Durbin, a bien entendu et confirmé les propos “pleins de haine, vils et racistes”, comme il le confie au Washington Post, ajoutant qu’il n’en croyait pas ses oreilles.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Vendredi 12 janvier, la représentation américaine, à Washington, des cinquante-cinq pays membres de l’Union africaine (UA) a donné de la voix et demandé “des excuses”, relate le site de la BBC.

Rappelant le passé esclavagiste des Etats-Unis, le porte-parole de l’UA, Ebba Kalondo a déclaré que les remarques de M.Trump “déshonorent les principes mêmes des Etats-Unis et leur tradition de respect de la diversité et de la dignité humaine.”

Depuis Dakar, le président sénégalais Macky Sall a publié un tweet indigné et convoqué, comme l’ont fait le Botswana ou Haïti, l’ambassadeur américain dans le pays.

 

Je suis choqué par les propos du Président Trump sur Haïti et sur l’Afrique. Je les rejette et les condamne vigoureusement. L’Afrique et la race noire mérite le respect et la considération de tous. MS

Dans une tribune cinglante qu’il signe sur le site sénégalais Senenews, le militant franco-béninois du radicalisme noir, Kemi Seba écrit : “Bien évidemment, nos pays qu’il nomme, pays de merde, sauront se souvenir de ces propos, nous qui accueillons depuis trop longtemps vos bases militaires sans sourciller. Merci de permettre aux nombreux endormis, de se réveiller”.

Peu après, dans la journée de vendredi, l’ambassadeur américain du Panama annonçait pour sa part sa démission, relate le site hispanophone El Nuevo Herald 

Bien que ce diplomate, John Feeley, ne mentionne pas le scandale en cours, sa démission se produit un jour après que celui-ci a éclaté, souligne le journal. Et sa lettre  indique qu’il s’était engagé “à servir fidèlement le président (…), même sans être d’accord avec certaines politiques” , mais que le jour était arrivé de devoir “démissionner au nom de [ses] principes.”

Au Salvador, un pays tout récemment visé par l’expulsion programmée d’ici 2019 de 200 000 migrants salvadoriens présents aux Etats-Unis, la réaction officielle a tardé dans “l’attente prudente”, selon les autorités, d’un communiqué de la Maison-Blanche qui clarifierait ou démentirait” les propos de M.Trump, rapporte le site américain d’expression hispanophone Univisión.

Une image dégradante

 

“Personne ne viendra nous sauver du racisme de M.Trump” , prévient pour sa part une éditorialiste d’origine haïtienne dans le New York Times. Car, poursuit-elle,

Le président n’est pas le seul à avoir une si piètre opinion des pays en développement. Il n’a pas dévoilé une nouvelle forme de racisme, il n’a fait, une fois de plus, que révéler un racisme latent, qui existe depuis longtemps.”

A Port-au-Prince, le site de l’hebdomadaire Le Nouvelliste exhorte lui aussi ses lecteurs à “se réveiller”, comme pour contrecarrer un président américain aussi incontrôlable. Inutile d’essayer d’expliquer à M.Trump l’histoire des liens et du métissage qui unissent Haïti et les Etats-Unis depuis de très longues années : “il ne comprendrait rien”, assène l’auteur. Mieux vaut essayer de changer l’image dégradante que véhicule le président américain sur Haïti, en affirmant que “chacun a sa part à faire pour essuyer l’inacceptable insulte du raciste.”

Enfin, l’une des réactions les plus virulentes est venue de l’ancien président mexicain Vicente Fox [2000-2006] dans un tweet rageur, dénué de la prudence diplomatique qui s’impose sans doute aux chefs d’Etat en exercice : “Votre bouche est le trou à m…le plus immonde de la planète.”

 

Sabine Grandadam

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