Après 2 années de mise en œuvre de la nouvelle stratégie des quotas, la pêche industrielle nationale et la pêche artisanale sont les deux plus grandes victimes de cette politique, estime la Fédération libre de la pêche artisanale du nord (FLPAN), dans une déclaration rendue publique vendredi.
Le constat réel renvoie l’image « d’une pêche industrielle nationale complètement déstructurée et achevée par une mesure contradictoire, qui consent aux navires étrangers un droit d’accès au régime national avec un contrat fictif non applicable d’affrètement coque nue », alerte d’emblée le communiqué de la Fédération libre de la pêche artisanale du nord (FLPAN).
Pire, ajoute-t-elle, « cette mesure ne tient pas compte du fait que, sur le plan économique, le pavillon est avant tout un outil au service d’une politique maritime ambitieuse, un tout, car le régime d’attribution du pavillon et celui d’inscription des navires sur le registre maritime ont une incidence sur la cohérence de toute la filière maritime d’un Etat ».
La deuxième victime de cette gestion « est la pêche artisanale côtière, de plus en plus étranglée par la concurrence des senneurs étrangers (turcs, chinois et autres) du fait d’un encombrement de navires dans la zone réservée aux petites embarcations nationales, du volume des rejets en mer des captures non désirées par ces navires étrangers, de la multiplication des usines de fabrication de farine et d’huile de poisson, ainsi que l’instauration par le ministère des pêches, de quotas d’espèces uniques dans les pêcheries à espèces multiples».
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Résultat de cette mauvaise politique, se lamentent les pêcheurs mauritaniens de la FLPAN, « une dégradation de la production au niveau national, une hausse du chômage, un épuisement du petit quotas de poulpes réservés aux nationaux sous la pression des navires étrangers, un processus inévitable de faillite des usines de traitement et de transformation et une psychose chez tous les opérateurs du secteur de la pêche ».
En définitive, soutiennent les membres de la Fédération, « cette nouvelle stratégie de gestion créé une rente momentanée, sans accroître le nombre de personnes pouvant vivre durablement du secteur de la pêche ».
Cette démarche, estime la FLPAN «est en contradiction avec les orientations, mesures et efforts constructifs du président Mohamed Ould Abdel Aziz, visant un développement du secteur à travers la réalisation d’importants ouvrages maritimes, tels que le chantier naval pour la production de navires sécurisés au profit de la pêche artisanale et côtière (CNM), l’installation portuaire de Tanit (axe Nouakchott/Nouadhibou) et le renforcement des outils de surveillance maritime».
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Le secteur de la pêche en Mauritanie représente 55.000 emplois directs et indirects, selon les statistiques officielles. Mais la FLPAN estime que ce chiffre «est sous -estimé» et que 90% de ces emplois sont générés par le sous-secteur de la pêche artisanale. Celui-ci compte 7.000 embarcations. Quant aux bateaux industriels mauritaniens, ils continuent à voir leur nombre se réduire d’année en année. Ainsi, de 90 en 2016, ce nombre est tombé à 78 en ce début d’année 2018.
En matière de production, les captures sont estimées à 900.000 tonnes de poissons, dont 300.000 tonnes issues de la pêche nationale (200.000 tonnes de petits pélagiques et 100. 000 tonnes de poissons démersaux de fond. Sur ces 100.000 tonnes générées par la pêche de fond, on dénombre 44.000 tonnes de céphalopodes.
Le secteur de la pêche représente 49% des exportations mauritaniennes et a rapporté 507 millions de dollars de recettes en 2017.
La Mauritanie dispose d’une façade Atlantique de 700 kilomètres et des côtes considérées comme parmi les plus poissonneuses du monde.
Cheikh Sidya
Correspondant à Nouakchott
Source : Le 360.ma (Maroc)
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