Mauritanie : libération de cinq proches de militaires exécutés

Cinq proches de militaires noirs mauritaniens victimes d’exécution extra-judiciaires en 1990 ont été libérés plusieurs jours après leur interpellation lors d’une manifestation, le 28 novembre, dans le Sud de la Mauritanie, a appris l’AFP jeudi de source sécuritaire.

Ces membres d’organisation de veuves et d’orphelins des militaires exécutés « ont quitté le commissariat dimanche matin et sont rentrés chez-eux à Nouakchott le même jour », a-t-on déclaré de même source, sans qu’aucune inculpation ne leur ait été signifiée.

Cette information a été confirmée de source humanitaire à Nouakchott.

Selon Amnesty International, ces cinq militants (trois femmes et deux hommes) avaient « brandi des banderoles et distribué des tracts » lors du passage du cortège du président Mohamed Ould Abdel Aziz à Kaédi, capitale de la région du Gorgol, sur le fleuve Sénégal, où était célébrée cette année la fête nationale.

Ils appelaient à « l’ouverture d’enquêtes et de poursuites pénales à l’encontre de personnes qu’ils accusent d’être responsables des exécutions extrajudiciaires commises entre 1989 et 1991 », selon l’organisation de défense des droits de l’homme.

En vertu d’une loi d’amnistie de 1993, les responsables de ces exécutions n’ont pas été jugés.

Accusés de tentative de coup d’Etat sous le président Maaouiya Ould Taya (1984-2005), 28 militaires négro-africains avaient été exécutés par pendaison le 28 novembre 1990, jour du trentième anniversaire de l’indépendance, lors d’une période de fortes violences communautaires.

En 2015, le président Aziz avait rappelé avoir organisé en 2009 « une prière à Kaédi à la mémoire des victimes » et indiqué que des « réparations matérielles avaient été accordées à leurs ayants droit, suivant leurs propres propositions ».

Il avait accusé les organisations de défense des droits de l’homme de semer « la haine et la division » entre les communautés arabes et négro-africaines de Mauritanie en évoquant cette question.

« Eux estiment qu’il y a plus important que l’argent: c’est la réparation morale qu’ils continuent d’exiger », avait expliqué jeudi à l’AFP Lalla Aicha Sy, une des responsables du Forum national des droits de l’homme (FONDH) de Mauritanie.

hos/siu/jlb

Source : AFP via Africatime

 

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