Mauritanie : le gouvernement relance le règlement du passif humanitaire

Le dossier du passif humanitaire est remis sur la scène nationale cette semaine à Nouakchott par le ministre de la défense.Diallo Mamadou Bathia vient de réitérer la volonté du gouvernement d'indemniser notamment les victimes militaires de 81 à 2004 au titre des primes et pension de retraite.

Près de 900 militaires gendarmes et gardes seraient concernés.Le trésor public devra débourser près de 3 millions d'euros. Pour les observateurs c'est encore une fois une fuite en avant du président Ould Aziz qui cherche à résoudre la réconciliation nationale par des réparations. Les mauritaniens réclament justice .C'est le sens de la manifestation des veuves et orphelins du collectif arrêtés puis relâchés cette fin de semaine à Kaèdi en marge du 28 novembre.

Le moins qu'on puisse dire la sortie médiatique cette semaine à Nouakchott du ministre de la défense crée plus une diversion qu'un engagement du gouvernement à résoudre la cohabitation. Diallo Mamadou Bathia qui réitère la volonté des autorités de Nouakchott de mettre à plat le dossier brûlant du passif humanitaire en particulier l'indemnisation de près de 900 militaires gendarmes et gardes victimes d'exactions extra-judiciaires sous le régime de Ould Taya de 81 à 2004.Le trésor public devra débourser 3 millions d'euros au titre de primes et pensions de retraite.

Ces indemnisations constituent la partie visible de l'iceberg des années de braise avec un pic des évènements 89 dont une partie seulement des victimes ont été indemnisées.Et beaucoup d'entre eux n'ont même pas droit à la pension de retraite. L'annonce d'un ministre de surcroît négro mauritanien pour le réglement du passif humanitaire par des réparations ne peut être bien accueilli par les veuves et orphelins des 28 soldats assassinés en 91 à Inal arrêtés en marge des festivités du 28 novembre à Kaédi.

C'est la pression internationale et nationale des organisations des droits de l'homme qui a permis en partie leur libération. Pour les observateurs c'est encore une fois une fuite en avant du président mauritanien qui cherche à résoudre la réconciliation nationale par le système des réparations. Les mauritaniens veulent justice à commencer par l'abrogation de la loi 93 qui amnistie les officiers supposés criminels. C'est la clé de l'unité nationale et de la cohésion sociale. Pardon OUI mais oubli NON.

 

Bakala KANE

 

(Reçu à Kassataya 6 décembre 2017)

 

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