Jean d’Ormesson : l’immortel a tiré sa révérence

L’écrivain français est mort dans la nuit de lundi à mardi 5 décembre, à l’âge de 92 ans. La presse étrangère francophone rend hommage à un académicien prolifique et séducteur.

“Il avait pourtant réussi à devenir immortel”, écrit Le Temps. Mais, comme semble le regretter le journal suisse, “‘immortel’ n’est qu’un mot, une formule, et aucune consécration n’aurait pu empêcher Jean d’Ormesson, comme tout un chacun, de tirer sa révérence”. L’académicien s’en est allé dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 décembre, d’une crise cardiaque. Entré de son vivant dans la “Pléiade”, il fait partie du panthéon de la littérature francophone.

“Il possédait une véritable ambition littéraire que ses allures de dilettante masquaient mal, estime le quotidien belge Le Soir. Dans ses grandes années, il a donné des romans que l’on pourra, sans rougir, relire à l’avenir : Dieu, sa vie, son œuvre (1981), Histoire du Juif errant (1990), La Douane de mer (1994) ou même, plus récemment, Un jour, je m’en irai sans avoir tout dit (2013) méritaient et mériteront longtemps le détour.”

Le journal de Bruxelles insiste aussi sur la séduction inhérente à ce personnage qui “n’avait pas son pareil pour vous enjôler, que ce soit en rencontre privée ou dans la lucarne d’une télévision qui ne l’a jamais boudé”.

Un ultime pied de nez à la mort

Le journal suisse Le Temps rappelle aussi que l’écrivain provoquait la polémique, ou plutôt aimait la provoquer : “Jean d’Ormesson avait le sens de la phrase, du bon mot, de l’ironie. Là où ses admirateurs parlent de style, beaucoup n’ont vu que de l’effet. Et son entrée dans la ‘Pléiade’ a divisé, tout comme nombre de ses livres.”

Il a laissé à son principal éditeur, Gallimard, un texte à paraître le 1er février prochain et qui est annoncé sous le titre de : Et moi, je vis toujours. “Ultime pied de nez souriant à la mort”, écrit Le Soir, qui en cite un passage :

Il est trop tard pour corriger ce qui devrait être corrigé. Ne me jugez pas trop sévèrement. Je vaux mieux que ces souvenirs lacunaires et aléatoires qui, non contents de s’emparer de ma voix, ne constituent, en dépit de leur ambition, qu’un livre de plus parmi les autres.”

 

 

Source : Courrier international

 

 

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