L'étape au pays des Hommes intégres inaugure une nouvelle politique africaine de l'Elysée qui se veut plus humaine et plus réaliste au plan de la forme mais sur le fond le discours d'émancipation des peuples devant les étudiants burkinabés reste à définir malgré les bonnes intentions de finir avec la Françafrique.Le choix du Burkina rompt avec tous les prédecesseurs de Macron en particulier Sarkozy dont le discours à Dakar est en contradiction avec l'histoire de l'Afrique.Pour les observateurs cette tournée qui s'achèvera au Ghana un pays anglophone et modèle aujourd'hui de démocratie dont le père de l'indépendance est pionnier du panafricanisme.
La colonisation européenne un crime contre l'humanité, l'émancipation des peuples, l'éducation des jeunes filles, l'avenir du FCFA, la sécurité en Afrique.Autant de thémes qui ont marqué la visite hier du président français au Burkina Faso dans le cadre sa tournée africaine.Une première étape marquée par des échanges avec des étudiants Burkinabés au cours desquels Macron a développé sans contours au plan de la forme sur la nouvelle politique africaine de l'Elysée.
Un discours d'émancipation qui n'a rien avoir avec ceux de ses prédecesseurs en particulier Nicolas Sarkozy qui avait des polémiques sur l'histoire du continent.Contrairement à cette stigmatisation des africains le président français vient corriger des méthodes anciennes paternalistes de l'Elysée pour faire place à un dialogue avec la société civile et un partenariat constructif avec les dirigeants africains. Malgré ce changement de ton les observateurs s'interrogent sur le fond c'est à dire les actions concrètes à mettre en oeuvre durant le quinquennat du locataire de l'Elysée même.
Des doutes existent sur les intentions réelles de Macron même s'il appartient à une génération où on ne vient pas dire à l'Afrique ce qu'elle doit faire en particulier en ce qui concerne la sortie du FCA des anciennes colonies de la France.De même l'aide au développement de l'Afrique conditionné à la lutte contre le terrorisme islamiste est un mauvais signe des relations Françafrique.Ce dernier point surtout le financement du G5 Sahel dont leBurkina est membre ne manquera pas d'être soulevé lors du 5ème sommet Europe-Afrique ouvert aujourd'hui à Abidjan et auquel assiste le chef de l'Etat français en route pour le Ghana dernière étape de son périple.Le choix du Ghana pays anglophone revêt beaucoup de significations.
L'ancienne Gold Cost est aujourd'hui une référence en matière d'alternance démocratique dans le continent et ce n'est pas un hasard le père de la nation Kwame Kumah un des fondateurs de l'UA ex-OUA et le panafricanisme.Cette tournée africaine de Macron a au moins le mérite du langage franc et direct mais ça ne suffit pas pour rompre avec la Françafrique.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya 29 novembre 2017)
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