“Acte de guerre.” Le mot est lâché. Et il est à la une de toute la presse saoudienne du jour, à l’instar d’Arab News. C’est en effet ainsi que le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, a qualifié le tir de missile sur la capitale, Riyad, samedi 4 novembre. Les Saoudiens ont attribué ce tir aux rebelles houthistes du Yémen, contre lesquels le royaume est en guerre, accusant ceux-ci d’agir sur ordre de l’Iran.
Si le missile n’a pas fait de victimes, il semble désormais qu’il pourrait avoir des conséquences encore plus dramatiques. En effet, l’Arabie Saoudite “se réserve le droit de répondre en temps voulu à l’action hostile du régime iranien”, a déclaré Adel Al-Jubeir, toujours selon Arab News.
“Agression militaire directe”
Les autres titres de la presse saoudienne ne sont pas en reste : “L’Arabie Saoudite à l’Iran : vous verrez la réponse”, titre Okaz, le grand journal de Djedda. De même, le site Internet du quotidien de la capitale saoudienne Al-Riyadh cite le prince héritier, le tout-puissant Mohamed ben Salmane, pour qui “la fourniture par l’Iran de missiles aux milices [houthistes au Yémen] est une agression militaire directe”.
De son côté, Al-Makkah, le quotidien de La Mecque, énumère :
Du missile iranien lancé sur Riyad par les représentants de Téhéran au Yémen [les houthistes], en passant par les assassinats renouvelés de policiers saoudiens [par des chiites dans l’est du pays], ainsi que par les attaques contre l’Arabie Saoudite de la part de l’agent iranien au Liban qu’est Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, sur fond de démission du Premier ministre libanais Saad Al-Hariri [le 4 novembre], sans parler des rumeurs que répand la chaîne Al-Jazira du Qatar [supposée être l’alliée de l’Iran], tout indique que l’Iran est en train de devenir fou en voyant l’immensité des succès des réformes politiques et économiques saoudiennes.”
Vers de nouveaux tirs de missiles ?
Côté yéménite, le site internet Saba, proche des houthistes, rapporte que de nouveaux tirs de missiles sur l’Arabie Saoudite sont envisagés par les dirigeants houthistes, et cela “afin de répondre à la guerre saoudienne soutenue par l’Amérique, la Grande-Bretagne et Israël”.
Ainsi, les “fronts du face-à-face avec l’Iran et ses principaux alliés se multiplient”, résume Abderrahman Al-Rached dans le grand quotidien saoudien à diffusion internationale Asharq Al-Awsat. Et de lister les terrains de lutte : le Liban, la Syrie, l’Irak, le Yémen. Selon l’éditorialiste vedette, l’Iran “accule ses adversaires à choisir entre deux options : affronter directement la source elle-même, à savoir le régime iranien, ou créer des proxies régionaux pour entrer dans des guerres par procuration”.
Toutefois, l’éditorialiste exclut, pour l’instant, une guerre ouverte entre l’Arabie Saoudite et l’Iran. Il prédit en revanche une aggravation de la situation à travers tout le Moyen-Orient : “Comme personne ne souhaite l’affrontement militaire direct, renforcer les milices locales dans les pays en crise semble la seule voie possible” pour l’Arabie Saoudite face à l’Iran.
Source : Courrier international
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