Mauritanie : Nouakchott persiste et signe un partenariat avec la CEDEAO

Décidemment la Mauritanie ne tient pas à réintégrer la CEDEAO qu'elle avait quitté en 2000 pour l'Union du Maghreg Arabe.

Ould Aziz vient de trancher en optant pour un accord de coopération avec la grande organisation panafricaine.Le président mauritanien l'a fait savoir cette semaine à Nouakchott à l'issue de la visite du chef de la diplomatie togolaise et président en exercice des ministres de la CEDEAO. Nouakchott pourra ainsi désormais profiter du libre échange commercial avec une adhésion au Tarif Extérieur Commun (TEC) pour ses produits.Tout laisse penser que ce choix du partenariat est guidé par deux raisons essentielles.L'adhésion du Maroc et la perspective d'une monnaie commune de la CEDEAO à partir de 2020.

L'espoir de réintégrer les 350 millions de consommateurs africains après 17 ans d'absence s'est vite envolé cette semaine avec la visite dans la capitale mauritanienne du chef de la diplomatie togolaise et président en exercice des ministres de la CEDEAO à l'issue de laquelle Ould Aziz a confirmé le statu quo c'est à dire le maintien du partenariat. Ould Aziz ferme ainsi la porte qui lui était ouverte pour privilégier son indépendance vis à vis de l'organisation panafricaine.Nouakchott préfère profiter du tarif Extérieur Commun ( TEC) pour ses produits et semble bien s'accommoder au schéma de libéralisation d'échanges commerciaux.

Pour les observateurs ce choix mauritanien serait dicté par deux facteurs.Nouakchott n'apprécie pas l'intégration marocaine qu'elle considère comme une tactique diplomatique pour le souverain chérifien d'engranger plus de voix pour contrecarrer les vélléités de la RASD sur l'autodétermination du peuple saharaoui.Et économiquement la Mauritanie ne fait pas le poids devant le Maroc même si Ould Aziz s'est tourné vers l'Algérie pour la route internationale de la Méditerranée déjà tracée avec l'axe Tindouf-Zouérate .

Ensuite la perspective de la CEDEAO d'avoir une monnaie unique à partir de 2020 ne séduit pas les autorités de Nouakchott qui tiennent à leur souveraineté monétaire nonobstant la dégringolade de l'Ouguiya depuis des années et qui impacte sur l'économie du pays.De bonnes raisons mais pas suffisantes au regard de la géo politique du pays comme un trait d'union entre le monde arabe et le monde africain.La Mauritanie perd ainsi sa moitié et gagnerait à la reconquérir.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya 31 octobre 2017)

 

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