Peu de thèmes paraissent aussi universels que la vengeance, et c’est pourquoi nombre de recherches tendent à essayer d'en comprendre les ressorts. Le New York Mag a ainsi repéré une étude publiée dans le Journal Of Personality and Social Psychology, stipulant que si on veut du mal à ceux qui nous ont blessés, c'est d'abord pour notre bien-être.
David Chester et C. Nathan DeWall ont donc convié 156 personnes à une expérience. Les participants ont tout d’abord eu à écrire un essai personnel, et à le faire relire par quelqu’un d’autre. Des retour négatifs, écrits au préalable, du type «l’une des pires choses que j’ai eu l’occasion de lire», n’ont pas tardé à affluer. Les chercheurs ont alors mis à disposition de chacun une poupée vaudou et des aiguilles, et laissé le sujet s’acharner dessus. Très vite, les observations ont démontré que cette forme de vengeance améliorait l’humeur de ceux qui s’étaient sentis insultés.
Mais si l’expérience a prouvé que le fait de rendre les coups est en quelque sorte libérateur, elle ne montre pas que c’est là l’effet recherché. Les chercheurs ont donc fait un deuxième test. Réunissant cette fois-ci 154 personnes, ils ont donné une pilule à chacun, en affirmant que celle-ci doperait leurs compétences. Chester et DeWall ont également dit à quelques participants que cette pilule bloquerait leur propre humeur, et qu’il n’y aurait donc aucun moyen de l’améliorer.
Un jeu vidéo assez simple a ensuite été mis à leur disposition, consistant à se passer une balle. Sauf que l’un des trois joueurs était automatiquement rejeté au sein de son équipe, bénéficiant d'un nombre de passes largement inférieur aux deux autres. Celui-ci s'est alors vu proposer un moyen de se venger en envoyant un buzz sonore équivalent à 105 décibels dans le casque de ses équipiers. Si beaucoup se sont jetés sur l’occasion, ceux qui pensait que la pilule empêchait d'être de meilleure humeur n’ont rien fait. Pour une raison simple: ils n’y voyaient aucun d’intérêt. Les chercheurs ont donc conclu que le but de la vengeance était, ni plus ni moins, le bien-être. Avec un risque d'escalade.
«Pour obtenir le sentiment positif qu’apportent des représailles, des individus pourraient activement chercher à provoquer les autres, dans leur vie quotidienne», concluent-ils.
Pour la collectivité, les chercheurs conseillent donc de chercher plutôt son bien-être dans la méditation, la réflexion ou l’amour.
Repéré par Xavier Ridel
Source : Slate
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com