Le président Trump a cassé les us et coutumes de Washington

Le milliardaire a inauguré une nouvelle façon de mener les transitions présidentielles, annonciatrice d'une présidence d'un nouveau genre.

 

Donald Trump a fait campagne en dégommant un à un tous les canons de la politique américaine: du langage au comportement en passant par les vaches sacrées des États-Unis comme la liberté de religion ou de la presse.

Depuis qu'il est devenu "président élu" le 8 novembre, son titre officiel jusqu'à sa prise de fonctions le 20 janvier, il a fait mentir ceux qui prédisaient qu'il rentrerait dans le moule de ses prédécesseurs. Il s'est certes plié avec enthousiasme à l'invitation polie de Barack Obama dans le Bureau ovale, mais le républicain a inauguré une nouvelle façon de mener les transitions présidentielles, annonciatrice d'une présidence d'un nouveau genre.

Tournée de victoire

"Tous les présidents ont conçu leur voyage vers la capitale comme un moment symbolique, mais Donald Trump le fait comme aucun de ses prédécesseurs", observe Peter Kastor, professeur d'histoire à l'Université Washington de St. Louis.


Le président élu Donald Trump en tournée de remerciement le 17 décembre 2016 à Mobile en Alabama. Photo AFP

Donald Trump a effectué une tournée de remerciement pour ses supporteurs, avec des grands meetings ressemblant à s'y méprendre à la campagne électorale, casquettes et pancartes Trump incluses.
"C'est inhabituel pour un président, mais absolument cohérent avec son style de campagne", dit l'historien à l'AFP.

"Ils disent qu'en tant que président, je ne devrais pas faire de meeting, mais je pense au contraire qu'on doit le faire", a lancé le président élu samedi à Mobile (Alabama, sud), lors de la dernière étape de cette tournée. "Nous avons tout fait différemment!", a-t-il ajouté, dans un grand sourire et sous des applaudissements nourris.

Pas de conférence de presse

Il y a huit ans, Barack Obama avait à ce stade de la transition organisé pas moins de 11 conférences de presse, en pleine crise économique. Donald Trump? Zéro. Tout juste a-t-il accordé quelques interviews, dont trois longues (CBS, New York Times, Fox News).


Le président élu Barack Obama lors d'une conférence de presse le 7 novembre 2008 à Chicago. Photo AFP

Les présidents Clinton, Bush et Obama présentaient chacun les membres de leur équipe gouvernementale à la presse. Donald Trump préfère les communiqués, ou de simples messages sur Twitter tôt le matin ou tard le soir.

Pire, du point de vue des correspondants de la Maison Blanche, l'entourage du prochain président envisage de bouleverser la tradition du point presse quotidien du porte-parole de l'exécutif.

(Lire aussi : Forcing pour une délégitimation de Donald Trump)

Le show du recrutement

Le recrutement des 15 membres du "cabinet" s'est déroulé presque en public, les candidats défilant comme pour des auditions dans le hall de la Trump Tower à New York ou sur les propriétés du milliardaire dans le New Jersey et en Floride.

Mitt Romney, ex-contempteur devenu admiratif, a dû faire le pèlerinage à deux reprises, avant d'être rejeté au profit du PDG d'ExxonMobil, Rex Tillerson… que Donald Trump n'a rencontré pour la première fois de sa vie que le 6 décembre.


Mitt Romney à son arrivée Trump Tower le 29 novembre 2016 à New York. Photo AFP

 

Les politiques au second plan

D'ordinaire, les gouverneurs et sénateurs, rompus à l'exercice du pouvoir, forment le noyau des équipes gouvernementales. Pas cette année.

Donald Trump a choisi des hommes qui lui ressemblent, en priorité des grands patrons et des investisseurs. L'équipe de Barack Obama comptait un prix Nobel de physique, celui de Donald Trump comptera plusieurs milliardaires… et trois généraux.

(Lire aussi : Remous après la nomination par Trump du PDG d'ExxonMobil à la diplomatie)

Pas de parité

La parité a toujours été un défi aux Etats-Unis. Il y avait seulement six femmes sur les 22 membres de l'équipe gouvernementale de Barack Obama, mais pas des moindres: la numéro deux s'appelait Hillary Clinton.

Donald Trump a choisi quatre femmes ministres à ce jour, à des postes secondaires. Les onze premiers dans l'ordre de succession présidentielle seront des hommes blancs. Et le "cabinet" Trump ne compte qu'un seul Noir et aucun Hispanique.


Donald Trump et Betsy DeVos, nommée à l'Education, le 19 novembre 2016 à Bedminster dans le New Jersey. Photo AFP

 

Melania à New York

Melania Trump et leur fils Barron, dix ans, ne déménageront pas à la Maison Blanche le 20 janvier et continueront à vivre dans leur triplex new-yorkais, une première historique, selon Peter Kastor.

"Les transitions sont d'habitude un grand moment national, c'est souvent l'histoire d'une famille qui déménage à Washington", dit cet expert. "Depuis une génération, on a souvent montré ces familles moyennes américaines déménageant dans une nouvelle maison, on racontait leurs cartons, on parlait de ce que c'était de passer d'une simple résidence privée à cette grande résidence publique". "C'est complètement sans précédent", martèle Peter Kastor.


Donald Trump, son fils Barron et sa femme Melania, le 8 novembre 2016 à New York. Photo AFP

 

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Source : AFP via  L’Orient Le Jour

 

 

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