Ils sont de plus en plus nombreux dans la capitale mauritanienne à réclamer leurs droits d'indemnités ou de retraite ou de réintégration comme l'avaient décidé les autorités de Nouakchott.Mais depuis que le président Ould Aziz lui-même avait déclaré avoir soldé le passif humanitaire leur régularisation semble accuser des coups durs du fait de la résistance de fonctionnaires zélés qui bloquent les dossiers.Les observateurs déplorent cette double peine dont le premier responsable est le chef de l'Etat.
Les années passent vite et ne semblent pas être favorables à ces milliers de mauritaniens noirs déportés au Sénégal et au Mali en 89 sous le régime du tortionnaire Ould Taya dont 20000 seulement officiellement sont rentrés au bercail en 2008.Parmi eux la plupart des fonctionnaires dont certains seulement ont été régularisés tandis que les autres continuent de faire la navette et sont devenus des abonnés indiscutables des couloirs de la fonction publique.Et d'année en année leurs régularisations se compliquent.Ces victimes de l'Etat de non droit sont confrontés à des blocages selon les cas de réintégration ou de retraite ou d'indemnisations ou les trois à la fois pour certains.
Des réticences de l'administration qui demandent plus de papiers que beaucoup ne pourront jamais obtenir à cause des nouvelles règles d'enrôlement qui les discriminent davantage.Le régime de Ould Aziz a choisi la solution facile d'indemnisations pour clore le règlement du passif humanitaire en tournant le dos à la réconciliation.Les observateurs déplorent cette double peine des victimes dont il est le premier responsable.C'est également son silence par rapport à l'impunité des auteurs présumés de ces crimes qui fait jaser l'opinion publique nationale.Pas étonnant que le dialogue national qui vient de se terminer ait fait l'impasse sur ce dossier brûlant en préconisant de faire mieux mais jusqu'à quand les autorités de Nouakchott vont-elles continuer à fermer les yeux sur la cohabitation ?
Cette anesthésie qu'elles inoculent aux citoyens a des limites et l'opposition démocratique a le devoir de ne pas lâcher autant que les victimes des événements de 89.Aujourd'hui le choix de ces fonctionnaires comme tous les exclus du régime actuel est clair c'est à dire risquer le chaos.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 5 novembre 2016)
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