La simple lecture du titre de cet article vous met en rage. D'ailleurs, où que vous soyez, dans la vie de tous les jours, ce ne sont pas les raisons de vous énerver qui manquent. Vos amis et collègues ont beau faire la tête, ne changez surtout rien. Votre mauvais caractère pourrait bien être la clef de votre succès. Déjà cet été, la BBC vantait le mauvais caractère des grincheux comme propice au succès, bien loin de la mode des «Chief Happiness Officer».
«Nos émotions sont adaptables. La colère, la tristesse et le pessimisme ne sont pas de la cruauté divine ou du pur hasard. Ces émotions ont évolué pour servir plusieurs fonctions et nous aider à réussir», affirme la chaîne de télévision britannique.
Les sociologues estiment que la colère a initialement permis de décupler notre capacité physique à faire face à une agression. Le bonheur au contraire, serait associé à l’ocytocine, l’hormone de l’attachement, qui réduirait par exemple notre capacité à identifier certaines menaces. La colère aide nos capacités physiques mais aussi mentales. Elle est source de motivation et nous aide à prendre des risques.
«La colère prépare le corps à mobiliser toutes ces ressources. Elle nous indique que notre situation actuelle est mauvaise et nous pousse à agir», explique à la BBC Matthijs Baas, un chercheur hollandais de l’université d’Amsterdam qui a organisé une étude au sujet en 2009.
Créativité et attention aux détails
Dans son étude, Bass a provoqué la colère de ses étudiants et les a ensuite mis face à un problème. Ceux qui étaient plus fâchés ont fourni plus de d’idées que les autres. Des études plus récentes sont venues confirmer cette théorie. Le bonheur pourrait ainsi être un frein à la créativité et à notre capacité à résoudre des problèmes. Les grincheux seraient aussi plus perceptibles et attentifs aux détails.
Ce n’est pas seulement la colère mais aussi le pessimisme que certains psychologues considèrent comme propices à la réussite. Cette logique nommée «le côté positif de la négativité» est toute simple. Les pessimistes s’attendent au pire et transforment leur manque de confiance en motivation pour limiter les dégâts.
«Au départ, je me suis demandé comment les pessimistes pouvait avoir une si bonne performance en dépit de leur pessimisme, écrit Julie Norem, auteur de l’ouvrage Le Pouvoir positif de la pensée négative. Et puis j’ai réalisé qu’ils réussissaient si bien précisément grâce à leur pessimisme. Leurs pensées négatives ont transformé leur angoisse en action.»
De quoi rendre les plus pessimistes un peu plus heureux (mais pas trop non plus).
Repéré par Valerie Dekimpe
Source : Slate
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com