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Ould Aziz a opté cette réforme constitutionnelle pour décrisper la tension actuelle et aller dans le sens de la feuille de route écrite par la majorité.D'autres mesures vont pouvoir améliorer la vie politique et électorale avec des élections municipales et législatives anticipées, l'introduction d'une proportionnelle progressive et un toilettage de la Commission électorale nationale et indépendante ( CENI ) et le conseil constitutionnel.Tels sont les principaux résultats du dialogue national ouvert le 29 septembre dernier et qui vient de prendre fin dans la capitale mauritanienne.
A la surprise générale les assises du dialogue national ouvert le 29 septembre dernier au palais des congrés à Nouakchott se sont terminées sur fond d'espoir c'est à dire sans le tripatouillage de la constitution en faveur d'un troisième mandat présidentiel mais également sur fond de réserves par rapport au consensus des dialoguistes qui sont tombés d'accord sur l'organisation d'un référendum très rapproché d'ici la fin de l'année pour supprimer le sénat et créer de conseils régionaux.Satisfaction de l'UPR, le parti de la majorité qui avait inscrit en noir et blanc sur sa feuille de route cette réforme constitutionnelle proposée par son chef lors de son dernier discours de Néma.
Mais c'est un camouflet aux agitateurs du gouvernement relayé par son porte parole qui voulaient passer par un forcing pour imposer aux dialoguistes leurs vœux pieux.C'est un soulagement en attendant des dialoguistes qui se sont retirés du conclave pour protester contre les manœuvres politiques de la majorité en faveur de Ould Aziz lequel a finalement tenu compte de l'impact politique d'une violation de la constitution.Mais pour les observateurs et certainement pour l'opposition boycottiste la suppression du Sénat et l'avènement de conseillers régionaux constituent l'antichambre d'une modification de la constitution. Avec une seule chambre des députés Ould Aziz aura encore des coudées franches pour faire des réformes qu'il veut.Le dialogue social préconise déjà des élections municipales et législatives anticipées avec l'introduction d'une dose de proportionnelle pour ses proches et sans oublier la réorganisation de la CENI plus consensuelle, indépendante et plus forte dont les membres seront choisis dans la transparence. Dans cette perspective un toilettage du conseil constitutionnel est nécessaire
.Et sur un autre registre pour satisfaire les pro arabes il y aura des retouches sur les symboles nationaux ( Hymne et drapeau) .Enfin une mesure pour redorer l'image écornée du président mauritanien c'est la mise en place d'un observatoire national de la transparence et de la lutte contre la gabegie.Mais les observateurs craignent qu'il soit encore un simple gadget pour désigner les délinquants financiers et non les punir.Enfin ce sont les forces progressistes nègro mauritaniennes( FPC, ARC EN CIEL et TPMN) qui en sorte grandies mais les résultats sont en deçà de leurs espérances et constatent avec amertume que la réconciliation nationale est presque une affaire close.Le communiqué final reconnaît la responsabilité de l'Etat en terme plus clair la responsabilité du régime de Ould Taya des crimes commis contre la communauté négro mauritanienne lors des événements de 89 et le pardon de Ould Aziz à Kaédi, le retour des réfugiés et leurs indemnisations.La poursuite des auteurs présumés des crimes ou la création d'une commission Vérité et Réconciliation est reléguée aux calendes grecques. Aucune réforme ne peut réconcilier les mauritaniens avec eux-mêmes sans passer par cette étape.La Mauritanie est encore loin de reconnaître tous ses fils.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 21 octobre 2016)
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