Les Sahraouis à l’instar des séfarades bénéficieront de la concession de nationalité espagnole

A l'instar des juifs séfarades, un raccourci vers le passeport rouge a été créé pour les Sahraouis. Afin de l’obtenir, ils ne devront justifier que de deux ans de résidence.

Par contre, les habitants du nord du Maroc qui étaient également sous protectorat espagnol n'ont pas été inclus. Détails.

 

Après un premier refus, la campagne des Sahraouis pour obtenir la nationalité espagnole porte enfin ses fruits. La Commission de Justice du Congrès des députés a approuvé à l'unanimité mardi une initiative en faveur de la modification de l'article 22 du Code civil Espagnol. Tout comme les pays d'Amérique latine, Andorre, Philippines, Guinée équatoriale et le Portugal ou les séfarades, obtenir la nationalité espagnole pour les nouveaux arrivés ne nécessitera plus dix ans de résidence mais seulement deux.  

Les Sahraouis bénéficient ainsi de la même concession accordée aux séfarades, cette communauté descendant des juifs expulsés en 1492, pour avoir refusé de se convertir au catholicisme. Ce nouveau statut a trouvé racine dans « la responsabilité historique et dette morale » qui unissent l’Espagne et « le peuple Sahraoui », soit celle d’une ancienne occupation.

Petite particularité, ce texte a été approuvé avec un amendement ajouté par Compromís (Compromís pel País Valencià, une coalition espagnole), pour demander l’ajustement de la Loi du Registre Civil pour reconnaitre expressément la validité des certificats émis par le registre de la "République arabe sahraouie démocratique (RASD)". Ainsi, les Sahraouis originaires des camps de Tindouf pourront bénéficier de cette loi, alors même que l'Espagne ne reconnaît pas la "RASD". C'est ce point d'achoppement qui rendait la mise en œuvre de la recommandation de la Chambre basse espagnole problématique.

Les Sahraouis, espagnols de plein droit

« Bien que la concession de la nationalité espagnole ait des dimensions politiques, le principe de la démarche de l’Etat Espagnol est respecté », commente Mustapha Naïmi, professeur à l’Université Mohamed V-Souissi à Rabat et chef de l’Équipe des études sahariennes pluridisciplinaires à l’Institut universitaire de la recherche scientifique. Il ne voit pas de difficultés particulières pour l'Espagne dans l'identification de la population éligible. En effet, « comme c’est une ex-colonie, les documents qui lui seront présentés ne présenteront pas de difficulté particulière », estime-t-il.

Cette facilité devrait rencontrer un succès important auprès de la population sahraouie vivant au royaume ibérique. Pour le professeur, cela devrait même intéresser ceux qui résident aujourd'hui au Maroc ou dans les camps de Tindouf. « Tous les Sahraouis demanderont la nationalité, parce qu’elle permet à certains d’entre eux d’accéder librement au Maroc et circuler partout ailleurs », conclut-il.  

Mais une question centrale reste posée pusique le protectorat espagnol recouvrait également Sidi Ifni, Tarfaya et une large partie du nord du Maroc. Les habitants originaires de ces régions pourraient eux-aussi réclamer cette concession de nationalité. L'Espagne a-t-elle ouvert une boîte de Pandore ?

 

Source : Yabiladi (Maroc)

 

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