Sahara Occidental : le Maroc en quête d’un nouveau souffle diplomatique

Le Maroc reprend l'initiative diplomatique cette semaine à New-York en marge des travaux de l'Assemblée générale des Nations-Unies.

Le conseiller du roi Mohamed VI Taleb Fassi demande officiellement à la présidente de la commission de l'organisation panafricaine Nkosazana Dlamini Zuma l'adhésion de son pays à l'UA après sa sortie en 1984 pour protester contre l'adhésion de la RSAD.Une relance diplomatique qui intervient après quelques mois d'un demi-échec lors du dernier sommet africain de Kigali au Rwanda.Pour les observateurs cette seconde tentative marocaine de réintégration au sein de la famille africaine pourrait au moins avoir la chance d'être entendue par les dirigeants africains lors du prochain sommet les 29 et 30 janvier 2017. Cette quête d'un nouveau souffle a l'avantage de retarder le processus d'autodétermination entre les mains des Nations-Unies.

Alors que tous les regards des observateurs sont tournés en ce moment vers la 71 éme session de l'assemblée générale des Nations-Unies à New-York sous le thème « les objectifs de développement durable:force universelle de transformation du monde", le Maroc focalise l'attention des pays africains en demandant officiellement son adhésion  à la présidente de la commission de l'organisation panafricaine  la sud africaine Nkosazana Zuma.

Un calcul diplomatique bien dosé du roi du Maroc pour activer le soutien de tous ses amis africains présents dans la capitale américaine avec lesquels il faudra compter lors du prochain sommet de l'UA les 29 et 30 janvier 2017 pour son retour au sein de la grande famille qu'il avait quitté en 84 pour protester contre l'admission de la RASD. Cette volonté politique marocaine de réintégration de l'Union intervient dans un contexte de bruits de botte aux frontières du Sahara occidental avec la Mauritanie.Le Polisario accusant Rabat de renforcer son mur de défense et la Mauritanie de garnir les frontières.Cette quête d'un nouveau souffle se heurte aujourd'hui comme hier et peut être demain au principe fondamental de l'organisation panafricaine d'intangibilité des frontières de l'ex Sahara espagnol héritées de la colonisation.

Le retour ne sera pas donc facile et l'UA risque de basculer encore une fois dans la guerre fratricide parce qu'il faudra s'attendre soit à une sortie de l'Algérie soit au gel des relations avec l'organisation panafricaine d'un ou de plusieurs pays africains dont la Mauritanie une pièce importante du puzzle du Sahara occidental.Cette demande d'adhésion marocaine aura tout au moins la chance de retarder le processus d'autodétermination du peuple sahraoui entre les mains des Nations-Unies dont les tergiversations de son secrétaire général inquiètent les observateurs.En attendant les protagonistes ont encore le temps d'affiner leurs armes diplomatiques pour se préparer au grand rendez-vous de 2017.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 24 septembre  2016)

 

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