LETTRE OUVERTE A L’ATTENTION DES MES COMPATRIOTES : Par Mariame Kane Présidente AFMAF (Association des Femmes Mauritaniennes du Fleuve)

Chers compatriotes, permettez-moi de vous exprimer ma compassion devant le malheur que vive tout mauritanien dans son quotidien.

Cette misère causée par la politique démagogique et prétentieuse de nos dirigeants. Une politique assoiffée de toute logique cartésienne et menant vers « l’impasse économique et socioculturelle ». Car elle est véhiculée par un discours théoriquement fertile, mais pragmatiquement pauvre et stérile. Une telle politique est indigne de quelqu'un qui a partagé, expérimentalement, le vécu quotidien des mauritaniens. Qui, parmi nos dirigeants, prétendrait-il ne pas connaître le boutiquier du coin ? Pensent-ils pouvoir nous tromper ? Alors qu'on est tous témoins de la misère des mauritaniens de Daddah à Maouyya en passant par Aziz. Et pour masquer leur incapacité, ils nous tympanisent avec des théories surchargées de slogans ridicules, oubliant ainsi la parole de leur maître qui disait : « les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde, il s'agit désormais de le transformer. »

Chers compatriotes, permettez-moi de décrier notre ras-le-bol, notre intransigeance, notre inclémence envers tous les monstres qui nous dirigent. Auraient-ils une pierre à la place du cœur ? Ou bien seraient-ils réellement des mauritaniens? Ce pays a toujours loué les valeurs de noblesse dont ils prônent, aujourd’hui, le contraire ::. Pourquoi accepteraient-ils d’être maîtres d’œuvres pour autant de destructions de notre chère patrie ?

Sur le plan de l’Education, l’Etat sabote. Il ne se soucie pas du niveau des enseignants qui ne cesse de dégringoler. La majeure partie ne sait même pas formuler une demande manuscrite correcte, sans compter des élèves et étudiants d’un niveau médiocre. On se pose la question : comment font-ils pour réussir leurs examens. Nos gouvernants savent-ils réellement que cette école a le rôle exclusif de former les futures élites chargées de prendre la relève.

Sur le plan sanitaire, la quasi-totalité de nos gouvernants prennent l’avion pour aller se soigner. Ceci est une preuve très nette de leur mauvaise politique de Santé. Chaque jour, on rencontre des cas dignes du moyen âge : des gens qui meurent dans la rue parce qu’ils n’ont pas d’argent pour payer le ticket d’hôpital ou parce qu’ils n’ont pas de quoi acheter les ordonnances prescrites après consultation. Et pourtant c’est sur le dos de ces misérables contribuables que nos dirigeants se payent les hôpitaux les plus chers d’Europe et d’Amérique pour leur santé et celle de leur famille.

Sur le plan social, les grèves récurrentes et sans solution des militants des droits de l’homme et de la société civile et autres montrent les limites du pouvoir. Une déclaration récemment faite par le le Ministre de la Culture et porte-parole du gouvernement prouve encore que notre pays a un problème de leadership ; Quand ce dernier se permet de dire des données des informations mensongères dont il est le Seul  à en détenir le secret. C’est évident, une telle allégation est synonyme de fuite de responsabilité prouvant que le ridicule ne tue plus dans le pays des milles poètes.

Sur le plan économique, les mots me manquent pour qualifier ce qui se passe en Mauritanie. Cependant des démonstrations, d’une rare pertinence, effectuées par nos valeureux compatriotes et autres devraient suffire. Et devant une telle pertinence, les terroristes financiers, ces pilleurs sans scrupule sont priés de se taire au lieu de se ridiculiser dans de faux chiffres et de slogans stériles et vides de contenus.

Sur le plan judiciaire, c’est comme si nos institutions sont réduites au pouvoir judico-exécutif qui est entre les mains du chef suprême. Du fait de cet imbroglio, certains sont en prison parce que le Président le veut, comme d’autres présumés délinquants sont libres sous ses ordres. En outre la carte de l’UPR semble éloignée de la prison certains d’entre eux. Dans une telle situation, on voudrait bien connaître le rôle des magistrats dans notre justice. Le juge bénéficie-t-il toujours de son droit de faire appliquer la Loi sur Tout citoyen ? De même, les parquetiers, connus sous la dénomination de maîtres des poursuites, ont-ils toujours le droit de poursuivre Tout présumé hors la loi ? Si la réponse à ces deux questions est « non ! », nous nous permettons de juger, sans parti pris : notre justice n’est pas indépendante. Et à ce point de vue, notre Président deviendrait dangereusement un vrai dictateur des temps anciens

Chers compatriotes, disons non à tous ces dérives dont nous serons les seuls à subir les conséquences désastreuses. Car ces bourreaux quitteront la Mauritanie dès la fin de leur mission.  Dites-moi où est parti Maouyya  après son départ du pouvoir ?

Chers compatriotes, œuvrons ensemble pour l’indépendance totale de notre patrie. Ne soyons pas divisés. N’acceptons pas d’être corrompus. Sachons que nous demeurons les seuls piliers aptes pour développer la Mauritanie. Un pays très riche et prospère qu’on ne saurait laisser entre les mains de leaders peu ambitieux et corrompus. Dans un tel contexte, il serait très judicieux de rappeler les propos suivants : « Frères et sœurs mauritaniens, nous ne sommes pas pauvres, on nous appauvrit. »

Il nous faut une autre politique pour faire renaître une force de l’espoir. La force de l’espoir qui signifie un espoir pour tous et toutes sans distinction de couleurs, de langue ni d’appartenance d’orientation politique. Ainsi vous verrez que seul un don de soi pour la patrie peut faire naître ou renaître la force de l’espoir. Cependant pour des besoins de l’heure, nous sommes dans l’obligation de nous unir au nom de la patrie, notre chère patrie que nous aimons tant.

Avec l’espoir du vivre ensemble dans une Mauritanie apaisée, les slogans ne seront pas seulement des mots vidés de leurs contenus, qu’on crie seulement haut et fort. Ils seront aussi un mode de vie pour un bien être de notre patrie : la Mauritanie.

 

(Reçu à Kassataya le 20 septembre 2016)

 

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