La France est en partie responsable de la non-application des lois 1848 et 1905 abolissant l'esclavage dans les colonies et réprimant la traite des esclaves dans l'Afrique occidentale française dont faisait partie la Mauritanie.C'est ce qui ressort d'une pétition qui circule actuellment sur les réseaux sociaux et sur les sites d'information mauritaniens.
Une pétition pour interpeller le président mauritanien Ould Aziz à changer de regard sur les séquelles de l'esclavage en Mauritanie pour appliquer toutes les lois criminalisant cette tragédie circule actuellement dans les réseaux sociaux et les sites d'information mauritaniens.Une initiative de juristes et d'avocats, d'anciens ministres sous le régime de Ould Taya et l'actuel président Ould Aziz, de la société civile, de responsables d'ONG nationales des droits de l'homme et de chefs de partis des FPC et ARC EN CIEL qui vient à point nommé dans un contexte de déni de justice notamment sur l'affaire des Emeutes du Ksar dont les principales victimes sont les Hratines qui représentent aujourd'hui près de la moitié de la population dont prés de 20 pour cent sont réduits en esclavage.
Les signataires de la pétition mettent en avant toutes les lois mauritaniennes criminalisant le fléau et l'incapacité des tribunaux spéciaux de Nouakchott de Néma et de Nouadhibou de juger correctement ces crimes contre l'humanité qu'ils assimilent à de simples délits comme en témoigne le premier jugement dans l'histoire judiciaire du pays à Néma où les prévenus inculpés de crime d'esclavage ont seulement écopé 5 ans de prison dont 1 ferme et 4 ans avec sursis alors que la loi prévoyait 10 ans. Aujourd'hui elle passe à 20 ans.Ce laxisme des tribunaux est la traduction même du non engagement du locataire du palais de nouakchott à reconnaître officiellement cette tragédie.Une vision néfaste que tous les locataires successifs du palais de Nouakchott ont partagé et que les signataires imputent à la France pays de la révolution de 1789 et des droits de l'homme qu'ils accusent de fermer les yeux depuis les lois 1848 et 1905 abolissant l'esclavage dans les colonies et réprimant la traite des esclaves dans l'Afrique occidentale française sans suivi.Cette non application par la France en Mauritanie sert aujourd'hui de bouc émissaire à Ould Aziz et à tous les autres dirigeants mauritaniens de justifier et d'expliquer leur refus d'appliquer la loi.
Un cercle vicieux que la pétition dénonce et remet sur le tapis l'extrême pauvreté des Hratins plus que jamais invisibles dans les structures gouvernementales malgré toutes les mesures d'insertion sociale.Les initiateurs de cette pétition ne croient plus au changement du chef de l'Etat lui-même.Ils sont d'accord avec Amnesty International que les dossiers des tribunaux devraient être confiés à la Cour Pénale Internationale (CPI) pour plus d'efficacité et visibilité.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 16 septembre 2016)
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