Droits de l’Homme : un nombre croissant de pays refuse de coopérer avec l’ONU

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein a déploré mardi qu'un nombre croissant de pays refuse de coopérer avec ses experts et observateurs internationaux, blâmant notamment la Syrie, l'Iran et le Venezuela.

"Après deux ans comme Haut-Commissaire, il est important pour moi de partager notre préoccupation face à une tendance émergente: le refus d'un nombre croissant d'Etats membres d'accorder l'accès" sur leur territoire au personnel du Haut-Commissariat, a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein, ouvrant la 33ème session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.

"Les Etats peuvent fermer nos bureaux, mais ils ne peuvent pas nous faire taire, ils ne peuvent pas nous aveugler", a-t-il ajouté devant les 47 Etats membres du Conseil des droits de l'Homme à Genève.

Il a ainsi vivement critiqué le Venezuela qui refuse depuis deux ans et demi de délivrer un visa au représentant régional du Haut-Commissaire.

"Ce refus total d'accès est particulièrement choquant à la lumière de nos vives préoccupations concernant les allégations de répression des voix de l'opposition et des groupes de la société civile, d'arrestations arbitraires, d'usage excessif de la force contre les manifestations politiques (…), alors que la faim se répand de plus en plus et que la situation sanitaire se détériore fortement", a asséné le Haut-Commissaire.

– Refus total ou partiel –

Si certains pays refusent tout accès, d'autres présentent des refus partiels.

Ainsi, le Belarus, l'Erythrée, la Corée du Nord, l'Iran et la Syrie refusent ainsi actuellement de coopérer avec les experts du Haut-Commissaire ayant un mandat dit par pays, a-t-il déploré.

En Turquie par exemple, a-t-il dit, le Haut-Commissariat a demandé à pouvoir envoyer ses experts dans le sud-est à majorité kurde pour effectuer une "évaluation indépendante" de la situation alors que l'ONU continue "de recevoir des rapports faisant état de la destruction et de la démolition de villes et villages dans le sud-est". Cet accès leur a toutefois été refusé, alors même que la Turquie l'a personnellement invité à "visiter le pays", a-t-il expliqué.

En Ethiopie, où les arrestations à caractère politique sont courantes, le Haut-Commissaire et ses experts se sont vus refuser l'accès aux régions d'Oromia et d'Amhara.

Le Haut-Commissaire continue de demander par ailleurs l'accès notamment en Crimée et dans les régions contrôlées par l'Inde et le Pakistan au Cachemire. Il a également demandé un accès au Mozambique, après des indications de fosses communes et d'exécutions sommaires, et en Gambie.

Pour la Syrie, la commission d'enquête de l'ONU sur la situation des droits de l'Homme n'a jamais eu le droit de rentrer dans le pays depuis 2011. Et le bureau du Haut-Commissaire n'a plus accès à l'Iran depuis 2013.

 

Source : AFP (Genève) via Courrier international

 

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