Mauritanie : corruption et répression du régime de Ould Aziz pointées par Sherpa

Le groupe Amitié France-Mauritanie et une mission de la commission des affaires étrangères de l'assemblée nationale française sont attendus à Nouakchott à partir du 4 septembre pour une visite officielle de 5 jours.

Dans la capitale mauritanienne les députés français s'entretiendront avec leurs homologues mauritaniens sur les relations entre les deux pays et très certainement sur la crise politique et sociale actuelle.A cette occasion le président de l'Association Sherpa dénonce le silence de l'Elysée sur la corruption et la répression du régime de Ould Aziz. William Bourdon demande aux parlementaires français d'obtenir des engagements des autorités de Nouakchott pour mener une enquête sur le verdict du procés des militants anti-esclavagistes condamnés à tort de 3 à 15 ans de prison.

L'Association Sherpa en France est spécialisée dans la lutte contre la corruption.Grâce à ce combat beaucoup de présidents africains sont aujourd'hui visés pour leurs biens mal acquis.Le président mauritanien est dans le collimateur de l'organisation très agacée par ses nombreuses alertes de corruption sans suite alors que la Mauritanie se trouve dans une impasse politique tandis que son économie se dégrade de plus en plus avec des scandales financiers qui ternissent même l'image de Ould Aziz considéré comme celui qui encourage la corruption au sein de son propre clan.

Les affaires sont nombreuses et la dernière en date qui touche ses proches l'affaire SONIMEX de près de 12 milliards d'ouguiya.C'est encore plus difficile de croire au locataire du palais de Nouakchott qui en juillet 2009 avait fait de la lutte contre la gabegie et contre le terrorisme son cheval de bataille quand ce sont des proches qui fructifient le réseau des narco-trafiquants ou des salafistes qui bénéficient de beaucoup de clémence des juges.Corruption mais aussi répression surtout de ses opposants contre les séquelles de l'esclavage.C'est ainsi que 13 militants de l'IRA ont été condamnés injustement à des peines de prison de 3 à 15 ans dans l'affaire des « Emeutes du Ksar ».Un procès très contesté au plan national et au plan international.

C'est dans ce contexte trouble qu'une délégation française comprenant le groupe Amitié France-Mauritanie et des parlementaires français vont s'entretenir dès le 4 septembre dans la capitale mauritanienne avec leurs homologues mauritaniens. Au centre des entretiens les relations entre la France et la Mauritanie mais en filigrane la crise politique et sociale actuelle. Une visite officielle de 5 jours qui ne laisse pas indifférente l'Association Sherpa.Son président avait essayé de sensibiliser les députés le 24 août dernier sur la mal gouvernance du régime de Ould Aziz mais sa demande d'audience est restée lettre morte.William Bourdon ne s'attend pas donc à des miracles.L'avocat français qui s'interroge sur le silence de l'Elysée sur la corruption et la répression du régime mauritanien n'entend pas baisser les bras et demande aux parlementaires d'obtenir au moins des engagements des autorités de Nouakchott pour des enquêtes sur le verdict du procés des militants de l'IRA. Les observateurs sont encore plus sceptiques eu égard la réponse rapide du parquet général de Nouakchott à qui veut l'entendre sur la transparence et la justesse du procés en question.

En réalité aussi bien dans les affaires de corruption que les procés des tribunaux le seul combat que mène Ould Aziz c'est de gagner du temps le seul art de dérobade qu'il maîtrise comme en témoigne le dialogue politique avec l'opposition qui traîne depuis 7 ans.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 2 septembre  2016)

 

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